C’est au nom du « développement durable » que des organismes financés par l’ONU ou par la Banque mondiale poursuivent leurs opérations de confiscation des terres dans des pays en voie de développement, assurent des associations de défense des peuplades des forêts et autres autochtones, en Afrique ou en Amérique du Sud.
Le programme REDD (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation) est ainsi invoqué pour justifier des évictions massives, l’une des dernières en date ayant frappé des centaines de foyers ancestraux des Sengwer blottis dans les collines du Cherangany et dans la forêt Embobut au Kenya. Selon les associations de défense, 15.000 Sengwer auraient vu leurs habitations incendiées par des « autorités » financées par la Banque mondiale.
Le Forest Peoples Programme, ONG basée au Royaume-Uni, témoigne avoir vu les incendies et conte la douleur des habitants privés de leurs moyens de subsistance au nom de la lutte contre le « réchauffement global ».
Un groupe analogue, Survival International, fait état de faits semblables dans la forêt Mau au Kenya, où la population Ogiek, l’une des dernières tribus africaines vivant de la chasse et de la cueillette, risquerait l’extinction du fait des agissements des autorités.
La Banque mondiale a publié un démenti très explicite, assurant n’avoir rien à voir dans ces procédés potentiellement génocidaires. Il semble que pour le moins, la chasse au « carbone » et l’intérêt financier de disposer de « crédits carbone » liés aux forêts africaines et sud-américaine permet aux moins scrupuleux des gouvernements de s’enrichir sur le dos des populations les plus vulnérables. Et il est certain que l’ONU comme la Banque mondiale, en finançant les programmes de lutte contre les émissions carbone, apportent une forme de justification.