“The Lancet” voudrait voir les médecins réfléchir sur leur responsabilité à l’aune de l’histoire du nazisme

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Elle ne manque pas de toupet, l’étude que vient de publier la prestigieuse revue médicale The Lancet sur l’éthique médicale : une commission interne à la revue estime en effet que la connaissance de l’histoire de l’implication du corps médical dans les crimes de l’époque du nazisme devrait être étudiée en faculté de médecine pour sensibiliser les carabins à l’importance du respect de la dignité et des droits humains. A trois ans des atteintes majeures à la liberté et aux droits des patients comme des médecins, et – par le biais des obligations vaccinales – des maux infligés à des populations entières, de telles réflexions sont bienvenues. A ceci près qu’elles ne font pas le lien.

Michael Cook de Bioedge offre une synthèse de l’étude du Lancet dont l’objectif affiché est d’« informer les approches des problèmes contemporains dans le domaine médical », pour encourager les médecins à se dresser volontiers contre toute injustice.

 

The Lancet rappelle aux médecins leur responsabilité éthique

La co-présidente de la commission, le Dr Sabine Hildebrandt (Boston Children’s Hospital, école de médecine de Harvard), écrit ainsi : « Les atrocités médicales nazies comptent parmi les exemples les plus extrêmes et les mieux documentés d’implication de la médecine dans des violations des droits de l’homme dans l’histoire. S’il est tentant de considérer les auteurs de ces actes comme des monstres inimaginables, les preuves apportées par la Commission démontrent que de nombreux professionnels de la santé étaient capables de commettre des transgressions éthiques, voire des crimes, à l’encontre de leurs patients dans certaines conditions et sous certaines pressions. »

C’est à tel point que parmi toutes les professions, ce sont les médecins qui ont été les plus nombreux à avoir rejoint le parti nazi. Celui-ci, rappelle la commission, a favorisé la promotion de la race « aryenne », encouragé un eugénisme « rationalisé », fait mener des campagnes de stérilisation forcée et d’euthanasie tout comme des programmes d’expériences « brutales » sur les êtres humains.

Mais il est vrai que les médecins du nazisme s’inscrivaient dans une lignée de mise en application de l’eugénisme darwinien remontant au XIXe siècle… Il est vrai aussi que l’eugénisme et la destruction des tout-petits d’homme sont aujourd’hui largement acceptés au nom du « progrès » médical.

La recherche sous le nazisme a notamment abouti à des développements scientifiques dont nous bénéficions encore aujourd’hui – sur l’hypothermie ou les effets du tabac ou de l’alcool – sans avoir conscience de la manière immorale dont les résultats de la recherche ont été obtenus.

 

Le nazisme, exemple de la soumission médicale (mais pas le seul)

L’étude de la soumission de tant de médecins au pouvoir politique au point de commettre des crimes abominables, telle que la recommande The Lancet, peut en effet inciter les étudiants et médecins d’aujourd’hui à la réflexion quant à leur propre responsabilité.

Parmi les recommandations telles que Michael Cook les résume, celle-ci laisse cependant songeur : « Il faut encourager les étudiants et les professionnels de la santé à développer une identité professionnelle éclairée par l’histoire, notamment en étant capables de reconnaître leurs propres préjugés ou conflits d’intérêts potentiels, de remettre en question les hiérarchies et de se doter des outils nécessaires pour les surmonter. »

Ah, si les médecins de la crise covid, si nombreux à avoir docilement suivi les interdictions de soigner, les limites à leur liberté de prescrire, s’ils avaient résisté à la pression d’utiliser des vaccins expérimentaux, s’ils avaient refusé de s’abstenir d’en évoquer les effets pervers, s’ils avaient réfléchi, tout simplement, le monde serait aujourd’hui bien différent.

Mais The Lancet lui-même avait participé à l’opération. On a beau jeu, après, de remonter à la période nazie. Mais peut-être s’agit-il d’une dénonciation subliminale de la tyrannie covid ?

 

Jeanne Smits