C’est le nombre de circonscriptions qui restaient à pourvoir après le premier tour, où 76 députés avaient été élus : 39 RN et alliés (37 RN, 2 alliés), 32 NFP (20 LFI, 5 PS, 2 PC, 5 écolos), 2 Ensemble (2 Renaissance), 1 LR anticiottiste, 2 div D. Sur ces 501 circonscriptions, le RN et ses alliés arrivaient en tête dans 258. Si la France avait le même mode de scrutin que le Royaume-Uni (uninominal à un tour), ils auraient obtenu une confortable majorité absolue : 258 + 39 = 297 sièges. Mais, avec le scrutin à deux tours et le front républicain, les résultats ont été les suivants, selon le ministère de l’Intérieur : avec 32,05 % des voix, le RN a obtenu 88 sièges, avec 25,68 %, l’union de la gauche en a 146, et, avec 23,14 %, Ensemble en a 148. Le deal entre Macron et Mélenchon a donc profité encore plus au camp présidentiel et aux centristes qu’à la gauche marquée. On aura noté qu’il a fallu plus de deux fois plus de voix en moyenne à un député RN pour être élu qu’à ses concurrents « républicains ». Et la chose vaut pour ses alliés : avec 1.475.000 voix les LR anticiottistes ont 38 députés, avec 1.365.000, les ciottistes en ont 16. Et plus l’on descend vers les petits résultats, et plus les élus se situent vers le centre gauche, plus le phénomène s’accentue. Six « divers centre » ont été élus avec 177.000 voix, deux « parti socialiste » avec seulement 26.000 voix. Il a donc suffi à ces heureux socialistes de recueillir 13.000 voix pour être élus, alors qu’un candidat RN devait recueillir en moyenne plus de 99.000 pour le même résultat. Quoi qu’il en soit, au deuxième tour comme au premier, le RN est le parti qui a recueilli le plus de voix. Il obtient aussi, en cumulant les élus des deux tours, le plus de sièges à l’Assemblée nationale : 126, contre 99 à Renaissance, 75 à LFI, 68 aux LR anticiottistes et 65 aux socialistes. Les résultats du RN ont grandement déçu ses partisans et constituent un échec par rapport aux espoirs caressés, mais ces chiffres permettent de le situer plus exactement.