Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, vient de le confirmer : oui, l’hôpital militaire du Val-de-Grâce sera fermé en 2015, et le lieu abritera un centre de recherche et de formation ainsi que le musée du service de santé des armées. Si le prétexte est le transfert des activités hospitalières du site vers deux autres hôpitaux d’instruction des armées en Ile-de-France – Percy, à Clamart, et Bégin, à Saint-Mandé –, « plus récents et plus performants », l’idée est bien de faire des économies. A preuve, les 7.500 postes qui seront également supprimés l’année prochaine, menant dès 2019 à la liquidation de plusieurs régiments, une base navale et quatre bâtiments de la flotte.
Derrière le Val de Grâce, c’est l’armée française qui ferme
Le ministre a fait ces annonces dans un communiqué de trois pages adressé aux cadres des grands services militaires qui met fin à une incertitude digne de la « Grande Muette », même si l’issue malheureuse pour cet hôpital prestigieux et historique était prévisible, vu le massacre budgétaire qui mutile l’armée française.
La défense « prend part aux efforts de la Nation pour redresser sa situation budgétaire », précise le communiqué – elle est même en première ligne ! – et, croyez-le ou non, « la souveraineté » de la France « dépend autant de sa défense que de ses comptes publics ».
Le Drian applique la « rationalisation » imposée par le mondialisme
Après des décennies de sur-dépenses pour ses fonctions non régaliennes, et le bradage des prérogatives nationales aux instances supranationales, l’affirmation ferait sourire si elle n’était pas tragique.
D’ici à 2019, rappelons que 34.000 nouvelles suppressions de postes sont prévues dans le cadre de la loi de programmation militaire, avec leur cortège de pertes d’emplois dans des villes qui ont historiquement accueilli les régiments français. Rationalisation et concentration : ce sont en fait les maîtres mots de la globalisation, dans tous les domaines, et le résultat est toujours le même : il y a des nations qui en pâtissent plus que d’autres. Et qui perdent à toute vitesse les moyens militaires de leur indépendance. Au Japon, le ministre de la Défense se serait fait sepuku.