Au sommaire :
- SDF : le mot qui tue
- Amour et musique, de Rangoon au Texas
- Gymnastique gramscienne pour les Iraniennes
- Au paradis des euthanasiés ?
SDF : le mot qui tue
Selon le collectif morts dans la rue, 450 SDF sont morts en 2013. De quoi blesser notre sensibilité. Mais à quoi ce chiffre correspond-il, à quoi est-il dû ? Jadis il y avait des clochards. Aujourd’hui, des Sans Domicile fixe. Un mot qui tue parce qu’il reflète une évolution morbide de la société.
En dehors de l’aspect médiatique d’une commémoration qui vise comme souvent à exploiter la sentimentalité du téléspectateur, les faits exposés relèvent de la désinformation. Combien de personnes sont mortes en France l’an dernier ? Et mortes dans la rue ?
Insécurité et pauvreté
Le chiffre de 450 sert à sidérer l’attention du public. Beaucoup de gens meurent chaque année, et la première vraie question serait de déterminer la surmortalité parmi les SDF, et ses raisons, parmi lesquelles les agressions, l’insécurité qui fait, elle, bien plus de 450 morts par an dans la rue. La deuxième question est l’évolution d’une société ravagée depuis 35 ans par la mondialisation. Sous Mitterrand sont apparus les nouveaux pauvres dus à la combinaison du socialisme et de l’ouverture des frontières, puis les SDF. Avant cela, la France, avec ses familles, ses villages, ses institutions, offrait un lieu et un feu à tous ceux qui le désiraient. Ceux qui décrochaient pouvaient choisir la cloche, la légion, le couvent : c’était une affaire personnelle. Aujourd’hui, l’Etat, avec les organisations non gouvernementales qui lui servent de poissons-pilotes englobe tout et tout le monde dans son champ de compétences y compris les SDF parce qu’il les a produits. Sans Domicile fixe est un mot qui tue en ce qu’il rappelle l’évolution qui ne protège plus ses membres.
Amour et musique, de Rangoon au Texas
Alors que le Maroc organise le onzième festival de musique nomade, un groupe birman a réussi à venir se produire à Austin aux Etats-Unis. De Rangoon au Texas, l’édifiante histoire de quelques jeunes qui conjuguent amour et musique pour faire advenir la démocratie planétaire.
Dans la société pluriculturelle américaine, le jeune héros du groupe se sent bien : amour et musique, tout y contraste avec la pauvreté et la censure qu’il subissait avec ses camarades dans la Birmanie fermée de la junte, avant le début de la démocratie et de l’ouverture des frontières. Ils ont franchi le mur de la pauvreté et de la censure, grâce un site participatif qui les a financé, conjuguant solidarité et modernité. Le top. De Rangoon au Texas, c’est une modeste success story qui nous est contée, une aventure de courage et d’espérance. Comme le sport, comme la communion par le fast food, amour et musique participent à l’émergence d’un patriotisme mondial de tous les jeunes, à un commun amour de la liberté et de la démocratie. L’Amérique n’est plus seulement le lieu où l’on fait fortune, c’est le lieu de la réussite personnelle, morale et politique, c’est la patrie du bonheur global.