Au sommaire :
- Les vieux Japonais tombent en enfance virtuelle
- Patrick Buisson : la vérité du système
- Bruxelles : coup de tonnerre dans un édredon
- L’Europe refuse les sanctions boomerang
Les vieux Japonais tombent en enfance virtuelle
Namco, le groupe qui a inventé Pacman, se lance dans les jeux électroniques pour le troisième âge. Signe d’une démographie déclinante. Et d’une révolution mentale : les vieux Japonais sortent de la vie en entrant dans une enfance virtuelle.
Les géants de l’électronique se ruent sur l’or gris, un filon inépuisable donc puisque le déclin démographique nippon produit un troisième âge de plus en plus nombreux. Sous le prétexte médical – ne mettons pas en doute que taper sur des crocodiles fait affluer le sang dans le lobe frontal du cerveau – c’est l’accompagnement des personnes âgées par des pratiques infantilisantes qui est en route.
Les pionniers d’une révolution
D’un point de vue personnel, on pourrait juger pathétique le vide mental qui pousse des retraités à s’amuser avec des boutons qui clignotent et des animaux escamotables, mais, d’un point de vue social, on doit admirer le mouvement d’ensemble qui les soumet peu à peu à une autre réalité. Une réalité qu’on dit virtuelle aujourd’hui, mais qui formera demain une part importante de notre emploi du temps quotidien. Avec leur air rigolard et leur touchante volonté de bien faire, ces petits vieux Japonais qui tombent en enfance virtuelle sont en fait des pionniers d’une révolution mentale de première grandeur.
Patrick Buisson : la vérité du système
Paris a trouvé un sujet de conversation, et, c’est tout aussi important, une incarnation du mal : le journaliste Patrick Buisson, ancien conseiller de Sarkozy coupable de l’avoir enregistré. Tout le monde le hait et tout le monde le craint parce qu’il sait des choses et qu’il incarne la vérité du système.
Quand on sait comment est fait le Canard, on prend un plaisir d’esthète à entendre son rédacteur en chef donner ainsi des leçons de morale. Elles rejoignent les indignations des éditorialistes de ce matin : pratiques délétères, pouvoir dévoyé, cynisme, mépris des fondements de la République, fantasmes racistes, conseiller obscur, mauvais génie, individu inquiétant, petit milicien rompu à l’art du baiser de Judas, voilà l’homme dont le président était la marionnette : à les entendre Dark Vador officiait à l’Elysée sous les traits de Yago.
L’homme qui connaît le mieux la politique française
En réalité ce petit monde est jaloux. D’abord parce que Patrick Buisson est le meilleur journaliste politique de Paris. C’est lui qui a fait élire Sarko en 2007 en lui faisant pomper les voix du Front national alors qu’il était à la ramasse. Et cela sans que, malgré ses souhaits, il ne traduise dans les faits le programme d’extrême-droite qu’il avait esquissé. La dérive idéologique qu’agitent les perroquets de rédaction est, elle, pour le coup, un fantasme.
Ensuite, Buisson a eu le culot d’enregistrer des choses qui valent de l’or. C’est un homme qui a l’habitude de ce genre de choses, un homme d’action, ce qui est rare à l’extrême-droite. La question est de savoir comment les enregistrements sont sortis, il n’est pas le genre à laisser traîner. Vraisemblablement il y aura eu fuite judiciaire, puisque la police avait perquisitionné chez lui dans l’affaire des sondages. Taubira, qu’il poursuivait en justice dans une autre affaire, se trouve vengée. Maintenant, la gauche peut croire qu’en faisant mousser l’affaire, elle va éviter la fessée aux municipales : si c’est le cas, elle se trompe.
Le landernau politique s’offusque pour deux raisons. D’abord parce que bien d’autres choses ont été enregistrées, qui peuvent en gêner plus d’un. Et parce que sa vraie nature est révélée : c’est bien ainsi, quiconque a traîné dans les allées du pouvoir le sait, que les choses se disent et se passent. Patrick Buisson a montré la vérité du système, il doit être exécuté.