
Pendant que le Premier ministre François Bayrou cherche avec sa lanterne 40 milliards d’économies, comme Diogène un homme et Soubise son armée, l’Assemblée nationale, elle, vote des dépenses publiques supplémentaires. En l’espèce, une augmentation de l’indemnité des maires allant de 1,4 % pour les communes de plus de cent mille habitants à 8 % pour celles de moins de 500. Pour les adjoints, l’augmentation est comprise entre 4 et 10 %. François Rebsamen, le vieux ministre socialiste de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation (ce libellé sent bon Gaston Deferre, le copain ennemi de Mitterrand) souhaite « une harmonisation », c’est-à-dire un alignement à la hausse des maires sur les adjoints. En prime, tout élu local touchera un trimestre de retraite par mandat. Le ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s’est opposé à cette dernière décision, d’origine parlementaire : cette « retraite » ne correspond à aucun financement et engendre « une nouvelle charge qui aggrave le déficit de notre système de retraite de plus de 45 millions d’euros par an ». Une paille, visiblement, pour nos parlementaires ! L’une d’entre elles cependant, Marie-Agnès Poussier-Winsback, du groupe Horizon, a trouvé les mots pour juger l’ensemble du projet en ce moment de disette budgétaire : « Complètement hors-sol. »