Le Mot : Cyclonique

Le Mot Cyclonique
 

A la suite d’une tempête en Irlande, la côte atlantique française a été mise en alerte à cause d’une « houle cyclonique », et les maîtres-nageurs sauveteurs ont été particulièrement stricts sur les plages, pas question de dépasser le niveau de la cheville, ne ultra crepidam. Bon, certes, les vagues étaient fortes, mais on en voit chaque années d’aussi belles, et, par deux fois au moins ces quinze dernières années j’en ai observé de plus impressionnantes, en été comme en hiver : une seule grande marée associée à une vraie tempête avait mangé dix mètres de dunes en 2014, cette fois, même pas cinquante centimètres ont été rabotés. Mais il s’agit de donner à croire par le vocabulaire que les « phénomènes naturels extrêmes » croissent et multiplient, et les Goebbels du réchauffement anthropogénique ont le sens de la trouvaille : canicule capable de faire se taire les cigales, piège des baïnes, dôme de chaleur, cartes coloriées en rouge etc. Visiblement, le public en redemande. Sur un promontoire entre plage et piste cyclable s’étaient massés une soixantaine de touristes à vélos, jeunes et vieux, hommes et femmes, tous casqués et les yeux rivés sur la ligne bleue des vagues, pourtant bien bénignes à marée basse : hier, c’était l’homme sur la lune, aujourd’hui, c’est la houle cyclonique, mais c’est toujours le même badaud.