C’est, hélas, le produit à la mode aux Pays-Bas que vendent massivement des pourvoyeurs (parfois des médecins ou des psychologues) à ceux qui veulent mettre fin à leurs jours. Le marché noir de la drogue X est en pleine extension. En 2021, le psychologue brabançon Wim van Dijk reconnaissait dans le quotidien Volkskrant avoir fourni de la drogue X à plus de cent personnes ; aujourd’hui Alex S., un homme de trente ans d’Eindhoven est puni de deux ans de prison pour avoir vendu ou donné de la drogue X (accompagnée d’un anti-vomitif qui permet à l’organisme de la garder) à plus de… 1.600 personnes. Et ils ne sont que deux parmi bien d’autres qu’on commence à appeler les « suicide cow-boys ».
La chose surprend quand on sait que les Pays-Bas ont été le premier pays à légaliser l’euthanasie en 2002. Et encore plus si l’on prend garde que l’euthanasie sous surveillance médicale est ordinairement indolore et tranquille (avec un sédatif profond puis une paralysie des muscles de la respiration), alors qu’avec la drogue X on ne perd conscience qu’en une demie heure, après quoi il faut encore une heure un quart pour mourir, avec selon les témoins des crampes, des convulsions et des cris. Alors, pourquoi ce succès macabre ? Simplement parce que l’euthanasie légale (9.000 morts par an) est pratiquée sans difficulté pour les cancers, maladies cardio-vasculaires ou respiratoires, et d’une façon générale quand le corps est atteint de « souffrances insupportables et incurables », mais qu’il n’en va pas de même pour les maladies psychologiques.
Alors que 2.000 Néerlandais qui en sont atteints demandent à leur médecin de les euthanasier chaque année, 63 % de ces professionnels s’y refusent absolument (ils n’étaient que 53 % en 1995), et ils sont soutenus par une part croissante de la population : ils considèrent de leur devoir d’accueillir leur patient et de l’aider à s’en sortir. De les soigner en quelque sorte de leur mal-être pour qu’ils ne se sentent plus atteints d’une souffrance insupportable et incurable. C’est là que se glissent les marchands de suicide et leur drogue X.