Le Mot : Etudiants liégeois

Le Mot Etudiants liégeois
 

D’autres étaient 300, eux étaient 420, 420 jeunes gens et jeunes filles de Liège qui avaient passé leurs examens d’hiver et partaient en bus pour la Plagne, dans les Alpes françaises, pour s’y détendre. Ils n’avaient pas passé la frontière que les chauffeurs étaient excédés par leur comportement. Sur place, ce fut pire : soirées sur le balcon musique à fond, urine dans les couloirs, sauces jetées sur les murs, hottes et plaques de cuisson brisées dans les appartements, place du village ravagée. Les organisateurs ne nient pas les faits, ils les expliquent : la mairie n’avait pas mis de salle pour faire la fête à leur disposition, et seul un groupe de meneurs est à morigéner, cinquante ou soixante, un sur sept ou un sur huit. La presse relate sans s’émouvoir ces petits méfaits entre amis de jeunes gens qu’elle nomme au choix touristes liégeois, étudiants belges ou étudiants liégeois. Tout cela ne laisse cependant pas de surprendre. Nous savons depuis César que les Belges sont, de tous les peuples de la Gaule, le plus courageux, et, depuis Charles le Téméraire, que les Liégeois ont tendance à la turbulence, mais quand même, on aurait bien aimé les voir, ces étudiants, en particulier leurs meneurs, pour s’assurer que le mot liégeois n’en cache pas un autre. Cela s’est vu pour le café, viennois avant la guerre 14, devenu liégeois dans les années folles après la destruction de l’Autriche-Hongrie. Qu’est-ce donc qui rend aujourd’hui les jeunes Liégeois si sauvages ?