C’est aujourd’hui « le » mot (ou plutôt la chose) interdit. On se souvient que le 21 février dernier le ministère de l’Intérieur avait demandé aux chefs d’établissements scolaires de Toulouse de compter les élèves absents pour la fête du Fitr qui marque la fin du Ramadan. Des syndicats d’enseignants et des associations musulmanes avaient protesté, tandis que le recteur de l’académie, Mostafa Fourar, avait déclaré ne pas être au courant de cette initiative.
La porte-parole de l’Intérieur, Sonia Backès, avait dû préciser qu’il s’agissait d’une « évaluation du taux d’absentéisme constaté à l’occasion de l’Aïd al-Fitr » comme il s’en fait régulièrement pour d’autres « fêtes religieuses ». En ajoutant : « Aucune donnée nominative a été ni demandée ni recensée à aucun moment ». Le « fichage » dénoncé par les associations n’existe donc pas.
Cependant l’ADM (Action droits des musulmans), représentée notamment par Me Vincent Brengarth, vient de déposer plainte contre X pour « discrimination » et « atteintes aux droits de la personne résultant des fichiers ou des traitements informatiques ». Pourquoi ? Parce qu’« absolument rien », selon Me Brengarth, ne prouve que des données nominatives n’ont pas été recueillies et utilisées. La chose sera aisément vérifiée, et il est infiniment probable que la plainte n’aboutira pas. Mais l’essentiel est de faire du bruit, de crier à la discrimination, de manière à empêcher ce dont les lobbies de l’invasion ne veulent pas : une évaluation sérieuse du phénomène en cours et de son incidence sur la société française.