Connaissez-vous Marie Toussaint ? Non ? C’est la tête de liste écologiste aux élections européennes du 9 juin. Elle vient de mettre en ligne une pétition contre la « pauvrophobie », i.e. la peur ou la haine des pauvres, qui anime selon elle notre continent. Toujours selon elle, l’Union ne serait pas ankylosée par une réglementation socialiste et totalitaire, mais elle aurait au contraire « trop cédé au marché », et le remède serait d’instituer un « droit de veto social européen ». Comment cela marcherait-il ? Tenez-vous bien : toute nouvelle législation européenne serait soumise à une procédure obligatoire, elle « devra démarrer par une consultation des personnes concernées et évaluer l’impact de tout projet de réforme sur les 10 à 20 pour cent les plus pauvres ». Mais ce n’est pas tout. Si les populations ou « les eurodéputé.e.s » jugent que le projet de texte n’est pas « socialement juste », ils pourront saisir une instance indépendante du type défenseur des droits pour « activer le droit de veto et stopper le processus législatif ». Tel quel. En somme, si un député vert-rouge-arc-en-ciel estime qu’un projet de directive ou de loi n’est pas suffisamment socialiste et totalitaire, il pourra demander à une autorité non élue, gagnée à sa cause, de le censurer. Le pire, dans ce vase clos de tous les lubies et lobbies qu’est le Parlement européen, c’est que cette insanité peut un jour aboutir.