La société de location de voitures payée à la course avec chauffeur Uber vient de lancer une nouvelle application « Uber by Women » qui garantit aux femmes qui le souhaitent que la personne qui conduit soit une femme. Des expériences de ce type ont été lancées en Pologne et en Tchéquie. Avec cette application, Uber espère à la fois « féminiser la profession » tout en « assurant plus de sécurité » à ses clientes. Pour attirer les conductrices, Uber leur proposera une « réduction substantielle » des frais prélevés sur chaque course. Laureline Serieys, directrice d’Uber en France, a déclaré dans un communiqué de presse : « Je suis convaincue que la flexibilité, l’indépendance et la capacité à générer des revenus que propose Uber sont particulièrement adaptés au mode de vie de nombreuses femmes. » L’option est réservée aux clientes. Les conductrices pourront annuler la course dans l’éventualité où un homme utilise cette option. Voilà qui illustre parfaitement la révolution arc-en-ciel. D’abord, une société transnationale d’origine américaine qui opère, en opposition avec les habitudes de la civilisation où elle s’immisce, et qui le fait ostensiblement dans un vocabulaire anglais, Women, alors que la Constitution dispose que le français est la langue de la République. Ensuite, elle répond à une demande elle-même provoquée par la peur, la peur éprouvée aujourd’hui par les femmes, surtout en ville, de sortir, et d’avoir affaire à des hommes. Et – chose qui en dit long sur l’estime où Uber tient ses propres chauffeurs – la peur s’étend à eux, sans que personne ne fasse ouf ! Cette peur est elle-même provoquée par une réalité, l’insécurité, le plus souvent liée à l’immigration, et par une propagande féministe incessante. Les deux justifications d’Uber, « féminiser la profession » et « assurer plus de sécurité » répondent directement à cette réalité et à cette propagande. Le petit mot sur la flexibilité et les revenus adaptés au mode de vie de nombreuses femmes sonne très win-win et montre comment les entreprises s’accommodent à merveille des changements de société. Enfin, le plus important : l’illégalité criante de la chose. Elle transgresse ostentatoirement la loi Pleven, qui interdit les discriminations en fonction du sexe aussi bien que de la race. Voilà quelques années, une vieille dame avait été condamnée pour une annonce où elle demandait une dame de compagnie de préférence française, et, là, on organise tranquillement une discrimination sexuelle. Et la chose se corse en ce que la discrimination est double, puisqu’il est interdit aux hommes de profiter de l’application. Espérons que la Ligue des droits de l’homme va poursuivre Uber.