C’est, en dollars, la somme que Xahra Salim, militante de Black Lives Matter britannique, a détournée pour son confort personnel. Dans l’océan des vols et fraudes qui baigne la politique et le Charity Business, cela peut paraître une somme limitée, mais c’est ce que l’historien Taine nommait un petit fait significatif : Black Lives Matter, ce mouvement de revendication noir qui prétend juger la société occidentale au nom de la morale, abrite des militants qui utilisent l’argent de la cause à leur propre profit. Xahra Salim, vingt-trois ans, levait des fonds pour une association d’aides aux jeunes déshérités, Changing Your Mindset (changez votre mentalité). Ils devaient être utilisés à des séances de soutien hebdomadaire couronnées d’une « visite éducative » en Afrique. Dans la réalité, elle a gardé pour elle quarante mille dollars avec quoi elle s’est acheté de la nourriture à emporter, des séances chez le coiffeur, des portables et quelques autres douceurs. Parmi ses hauts faits, elle avait contribué à l’organisation d’une manifestation de Black Lives Matter à Bristol en juin 2020, lors de laquelle la statue d’un marchand d’esclaves, Edward Colston, avait été jetée dans le port pour venger la mort de George Floyd, délinquant tué par la police américaine. Cette statue à la mer lui avait valu en quelques jours 500 dons pour son association. Elle en a profité pour se payer des Uber pour 7.000 dollars. Elle est horrifiée de ce qu’elle a fait et s’excuse.