Les combattants offrent le triste spectacle d’une énième comédie française ratée, puisque fondamentalement pas drôle, du moins à la longue. Quelques répliques, quelques situations légèrement cocasses, provoquent des sourires durant le premier tiers du film. Soit. Elles figurent d’ailleurs pour la plupart à bon escient dans la bande-annonce. Le spectateur apprend une chose, en une scène d’humour noir basée sur un point authentique, qu’il est interdit en France, même pour des menuisiers, d’assembler soi-même un cercueil pour un parent, chose strictement prohibée par la loi en notre pays socialiste. Là figure tout l’intérêt du film. Puis, après une demi-heure, Les combattants sombrent complètement dans le n’importe quoi, une absurde thébaïde mêlée de discours sectaire survivantaliste, et ce dans la forêt des Landes, soit tout sauf l’Amazonie profonde. Il y a peut-être là un essai de décalage comique, mais il ne fait pas rire, il ennuie. Et ces amoureux sont des déserteurs d’un stage de l’armée, ce qui déplaît pour le principe.
Les combattants bobos, bavards et non crédibles
Le film est en théorie porté par l’actrice principale, Adèle Haenel, au cœur de l’intrigue. Elle interprète une doctorante en économie devenue folle à force de catastrophisme écologique, tenant à se cultiver désormais en techniques de survie, en passant par les stages réputés les plus durs de l’armée de terre, en attendant un hypothétique engagement. Or, son jeu ne convainc pas ; elle traîne un air ahuri et prononce sèchement des répliques constamment absurdes, mais de moins en moins drôles, tout au long du film. Les médias désinformateurs l’encensent pour ses interprétations passées, en adolescente lesbienne (La naissance des pieuvres, 2007), ou péripatéticienne (L’Apollonide, maison-close, 2011), alors que sur pièce, il n’y a vraiment pas de quoi. Ni pour Les combattants, ni pour son interprétation précédente en Agnès Leroux dans L’homme qu’on aimait trop, où elle apparaissait aussi demie-débile et demie-folle, ce qui fait douter de la palette de son interprétation. Son faire-valoir masculin surprend plus qu’il n’émeut, car son affection vive ne se comprend guère. Bref, tout est manqué sur les derniers 2/3 du film, ce qui est bien sûr insupportable. Un film à fuir.