L’union européenne vient de signer à Vilnius, en Lituanie, des accords de partenariat avec la Moldavie et la Géorgie. Mais il manquait une grande absente à ces fiançailles, l’Ukraine, qui n’a finalement pas signé bien qu’Angela Merkel ait tenu à garder la « porte ouverte ». Preuve que l’Europe attire moins les pays de l’Est qu’ils ne l’attirent.
Il y a un mois encore, Bruxelles exigeait de l’Ukraine la libération de l’ancienne présidente Timochenko comme gage de l’accord : depuis le refus du parlement de Kiev et son rapprochement avec Moscou, c’est l’Europe qui est prête à des sacrifices pour attirer les marches occidentales de l’ancien bloc de l’Est. Si l’association avec la Géorgie n’appelle pas de commentaire particulier, la Moldavie est une région très pauvre, où le revenu individuel de base se monte à cinquante euros par mois. La Roumanie espère récupérer bientôt cette ancienne province, et cette réunion se fera aux frais des contribuables européens. Bucarest, qui se paie le luxe d’accords commerciaux préférentiels avec la Chine, a soumis Bruxelles à un vrai chantage, tant l’Union est avide de s’étendre au-delà de l’ancien rideau de fer. Quitte à financer en se ruinant le vieux rêve de Gorbatchev, la « Maison commune ». Dont Wladimir Poutine, en bon joueur d’échecs, se tient pour l’instant à l’écart.