A propos des supposés liens entre la campagne de Donald Trump et Vladimir Poutine, le trouble rôle de Dimitri Alperovitch

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Spécialiste de la cyber-sécurité, co-fondateur de CrowdStrike, Dimitri Alperovitch est un homme-clef dans l’affaire des accusations dénonçant la supposée collusion de Donald Trump avec Vladimir Poutine pour faire discréditer sa rivale Hillary Clinton. Collusion, ou manipulation : Trump est aussi présenté comme le jouet de Poutine… The New American, site très attentif au jeu de l’« Etat profond » globaliste aux Etats-Unis mais tout aussi conscient du rôle joué par une Russie qui reste marquée en profondeur par le communisme, consacre à ce Russo-Ukrainien une longue analyse.
 
Tout est parti de l’affaire Wikileaks : au cours de la présidentielle, en 2016, des courriels très embarrassants pour Mme Clinton ont été rendus publics et sa marche vers la Maison Blanche en semblait compromise. Plutôt que de se défendre sur les contenus – mission impossible – la campagne Clinton s’est concentrée sur la provenance des mails, pour détourner l’attention. Qui les avaient obtenus et comment : la réponse à cette question pouvait dans une certaine mesure dédouaner l’ancien secrétaire d’Etat en faisant peser le soupçon sur leur authenticité.
 

Les « liens » entre Donald Trump et Vladimir Poutine, un écran de fumée ?

 
Rémunérée par la campagne démocrate, la société de cyber-sécurité Crowdstrike annonçait le 14 juin 2016, deux jours à peine après la publication des courriels par WikiLeaks, que le serveur d’Hillary Clinton avait été victime de logiciels malveillants injectés par les Russes. Et pas n’importe quels Russes : des agents de Vladimir Poutine. Les groupes de hackers étaient liés aux services de contre-espionnage de l’intelligence militaire russe GRU et au FSB, successeur du KGB. Dès le lendemain, un internaute connu sous le pseudonyme de Guccifer 2.0, affirmait que le serveur de la campagne DNC comportait de nombreuses « empreintes russes ».
 
Aussitôt, Hillary Clinton et son directeur de campagne John Podesta lançaient des accusations contre Poutine qui, disaient-ils, voulait l’écarter de la Maison-Blanche et y faire régner sa « marionnette » Trump – et tant pis pour toutes les actions et ententes attestées entre Hillary Clinton et la Russie, notamment à propos du dossier de la vente d’une société stratégique d’extraction d’uranium à Moscou… Il s’agissait notamment de contrer les accusations selon lesquelles Mme Clinton a beaucoup d’indulgence pour le communisme. Mais aussi de charger Trump – peut-être le but de départ de l’opération dès le « fuitage » des courriels ?
 
Ces accusations perdurent et n’ont pu le faire, selon The New American, que grâce à la mobilisation de « l’Etat profond » – dont Dimitri Alperovitch fait précisément partie.
 

Dimitri Alperovitch, l’homme qui mit en avant un peu probable piratage russe des courriels d’Hillary Clinton

 
Car la confirmation de l’histoire des hackers russes n’est pas venue. D’autres études d’autres organisations de cyber-sécurité américaines, dont une menée par un « légendaire » ancien de la NSA , le Dr William Binney, et d’autres auxquelles ont participé des anciens du FBI, de la CIA, des renseignements américains n’ont pas trouvé trace d’opérateurs russes : les « empreintes » laissées sont grossières et ressemblent davantage à des indicateurs délibérément mis en place pour faire croire à une implication russe qui eût été beaucoup plus professionnelle et difficile à déceler.
 
Par ailleurs, l’intervention n’a pas consisté en un piratage informatique mais en une fuite : les documents diffusés sur Wikileaks ont manifestement été dérobés physiquement par un individu présent dans le QG de la campagne démocrate, probablement sur un dispositif du type clef USB. C’est donc forcément un membre de la campagne DNC qui a délibérément transmis les documents à Wikileaks. La mise en cause d’un soi-disant piratage russe est intervenue dans les 48 heures. Pourtant, Julian Assange devait répéter avec insistance que ni les Russes, ni des personnes liées au Russes n’étaient intervenus dans la transmission à Wikileaks de ces données ultra-sensibles pour Clinton.
 
L’ex-ambassadeur britannique Craig Murray, aujourd’hui sonneur d’alerte, a de son côté confirmé que c’est lui qui s’était rendu à Washington D.C. pour recueillir des mains d’un employé de la campagne démocrate l’ensemble des mails transmis ensuite à Wikileaks. Il a pour lui le fait d’avoir renoncé à sa carrière diplomatique pour ne pas se rendre complice de la protection dont bénéficiait le dictateur communiste de l’Ouzbekistan, Islam Karimov, de la part du gouvernement du Royaume-Uni. Un personnage crédible, a priori. Plus que Crowdstrike, rémunéré par la campagne Clinton…
 

Le rôle de Dimitri Alperovitch, proche du CFR et des globalistes

 
D’où les questions qui se posent à propos d’Alperovitch. Né à Moscou en 1980 – l’ère soviétique n’est pas encore achevée – Dimitri Alperovitch a un CV marqué par des lacunes curieuses. Une fois émigré aux Etats-Unis, ses entreprises vont prospérer : CrowdStrike avait déjà recueilli des investissements supérieurs à 256 millions de dollars en mai 2017 et ses actions représentaient à cette date une valeur d’un peu moins d’un milliard.
 
L’homme a des relations intéressantes : suivi avec intérêt par la grande presse (Forbes, Politico, Washington Post, CNBC…), il est volontiers appelé comme expert par des institutions mondialistes comme le CFR, le Forum économique mondial, l’Aspen Institute, la Brookings Institution, le Center for Strategic and International Studies, le Conseil de l’Atlantique dont il est membre confirmé, et d’autres.
 
L’Atlantic Council en particulier a des liens avec l’ONU et des think tanks globalistes, mais aussi des organes de renseignement et des gouvernements nationaux. Le lieu idéal d’action de l’« Etat profond »… Il est subventionné par le Département d’Etat américain, l’UE, la Banque européenne d’investissements, l’OTAN et de nombreux gouvernements nationaux, des grandes banques et des multinationales – et les inévitables fondations Soros et Rockefeller, pour ne citer que celles-là. Tous les fondateurs américains, en 1961, étaient par ailleurs membres du CFR, tout comme la très grande majorité de ses présidents et directeurs depuis lors, ce qui permet à l’Atlantic Concil de représenter le bras politique du Council on Foreign Relations.
 

Donald Trump, Vladimir Poutine et l’exploitation des “fake news”

 
Il est de tous les combats actuels contre le Brexit, Trump, les médias indépendants, et prône les grands traités de libre-échange, les Accords onusiens sur le climat, la migration massive – des musulmans vers l’Europe notamment –, le fédéralisme européen, des pouvoirs accrus pour l’ONU…
 
Sur le plan de la lutte contre les médias indépendants sur Internet, dans laquelle le Conseil joue une rôle de premier plan, Dimitri Alperovitch apparaît comme une figure centrale selon The New American, parmi les « experts » anonymes qui affirment combattre la propagande russe des médias alternatifs, ce qui les conduit à cibler avant tout les sites conservateurs ou libertariens sous prétexte de poursuivre de vrais pourvoyeurs de « fake news » que personne ou presque ne suit.
 
Voilà qui fait de la Russie la force à abattre… en s’attaquant à ce qu’il y a de plus insignifiant et en minimisant les liens réels qu’il y a eu, par exemple, entre une Hillary Clinton et la Russie. Ce qui permet de discréditer d’autres médias libres qui ne fabriquent nullement de fausses informations. Montage digne d’un roman de Volkoff ?
 

Anne Dolhein