Politique autrement : Line Renaud contre Giscard pour promouvoir l’euthanasie

Line Renaud Giscard euthanasie
 

La révolution mondiale et mondialiste en cours menée sous les bannières de l’arc-en-ciel est une révolution spirituelle qui ne néglige pas l’aspect politique mais l’utilise autrement. En voici un exemple : l’utilisation de la chanteuse Line Renaud et de son dernier livre Merci la vie !, dans la promotion de l’euthanasie. Et singulièrement, à travers trois médias People (Paris Match, Gala, Laurent Ruquier), par la mise en scène de sa détestation d’un ancien président de la république, Valéry Giscard d’Estaing. Analyse d’une opération cousue de fil blanc mais menée avec une certaine subtilité.

 

Line Renaud chante l’euthanasie dans la joie

Voici comment Line Renaud, 96 ans aux abricots, meneuse de revue et chanteuse populaire (ma cabane au Canada), copine de Dany Boon et fervente du Sidaction, présente son dernier livre : « Merci la vie ! n’est pas un livre de souvenirs, mais un recueil de pensées que j’ai à cœur de vous laisser en héritage, un message d’espoir aussi, à vous qui, au fil du temps, êtes devenus ma famille. Rien de triste, je vous le promets… Je suis bien trop joyeuse par nature. Non, cette dernière lettre est mon ode à la vie ! J’y partage mes secrets de vie, quelques éclats de rire et la recette de ma potion magique, celle de l’optimisme et de la liberté, de la longévité et de l’amour. » « Je voudrais que Merci la vie ! soit une caresse et une preuve d’amour, comme un dernier baiser que l’on donne sur un quai de gare tandis que le train s’éloigne. Parce qu’un jour, il faut partir et simplement y être prêt. Je me trouve à ce moment de l’existence. »

 

Pourquoi Line Renaud est si sympathique

Tant de vie et d’amour cachent mal un loup : Line Renaud est aussi marraine depuis 2017 de l’ADMD, l’association pour le droit de mourir dans la dignité, traduisons en français, pour la promotion de l’euthanasie. Et c’est pour cela qu’elle est elle-même promue par les grands médias. Son œuvre n’a jamais cassé trois pattes à un canard et son style (celui aussi de son mari Loulou Gasté) est ringard depuis des décennies, mais elle a été maintenue non pas dans un coma artificiel, mais dans un succès artificiel par le système. A la fête donnée pour ses 95 ans assistaient Claude Chirac (elle était fan de son père, qu’elle considérait « comme son grand frère »), François Hollande. C’est, par exemple, Marie Claire le rappelle, « l’une des personnalités préférées des Français », ou comme l’écrit Paris Match « la grand-mère des Français ». Si elle a été ainsi promue mamie sympa de la culture populaire, c’est qu’elle professe des convictions toujours conformes à l’arc-en-ciel, pour la « solidarité avec les réfugiés » en 2015, pour la diversité, y compris sexuelle (Le mensuel gay Têtu la nomme « l’alliée de toujours ») pour l’humanitaire, pour l’euthanasie « liberté ultime et souveraine ».

 

Le gentil Macron fait la politique de l’euthanasie

Espérant elle-même « partir sereinement », elle s’est adressée dès 2017 à Emmanuel Macron pour lui demander de légaliser l’euthanasie. Elle l’a dit en 2022, elle l’a « convaincu ». Il lui aurait répondu : « C’est en route. » Elle pense que « c’est en bonne voie ». Il l’a d’ailleurs élevé à la dignité de Grand-croix de la Légion d’honneur au terme d’un discours de trente minutes (bien plus que pour les agriculteurs) où il a salué sa « colossale sensibilité » et sa « douceur tellurique ». On se demande à quel titre mais dans quelle intention : il s’agit d’accroître l’autorité de sa parole. Quand Line Renaud promeut l’euthanasie, c’est au nom de la sensibilité (« colossale ») et de sa « douceur tellurique ».

 

Line Renaud hait le méchant Giscard réactionnaire

Et maintenant, que vient faire Giscard dans cette opération de propagande ? Pourquoi Ruquier, le Point, Paris Match et Gala resservent-ils la critique réchauffée de la vieille propagandiste contre Giscard, qu’elle avait déjà ressassée voilà quatre ans ? Pourquoi répéter une énième fois qu’elle « haïssait » l’ancien président ? En voici l’explication. Le truc de Line, son autorité, tient en deux mots, d’une part la sympathie qu’elle inspire doublée de la compassion que l’humanité lui inspire (« J’aime les gens, je n’aime pas les voir souffrir »), de l’autre la simplicité, la bonne franquette de Mamie. En somme, les qualités qu’elle aimait chez Jacques Chirac et que les Français sont censés aimer chez lui. Or, Giscard, c’est tout le contraire, selon elle. Il n’était « pas sympathique » et « tellement bidon » avec sa façon de « s’inviter à dîner chez les gens, de reprendre “Etoile des neiges” à l’accordéon » Giscard qui symbolise la réaction loin du peuple, de sa réalité et de ses souffrances – que Line Renaud connaît, aime et comprend, elle (Cela n’empêche pas d’utiliser ailleurs Giscard, image de la réaction, mais non réactionnaire, au profit d’autres objectifs !).

 

La politique autrement au service de l’arc-en-ciel

Voilà comment la Révolution arc-en-ciel fait de la politique autrement pour imposer sa propagande arc-en-ciel. Cela ne plaît pas à tout le monde. Une députée Les Républicains, Laurence A. Gougeon, a écrit sur X : « Pour qui se prend-elle ? Elle est élue ? Cette génération qui s’est décrétée toute puissante ne supporte pas l’idée de sa propre finitude. Ras le bol de subir ses diktats. Ce n’est pas elle qui dans 20 ans sera piquée parce qu’elle coûte trop cher à la société ! Car finira comme ça soyez-en certain. On vous dira le contraire pour ouvrir la boite de Pandore en tentant de vous rassurer. Mais les dérives et les dégâts c’est notre génération qui les subira. #euthanasie ». Voilà une réaction si modérée qu’elle en est insuffisante, mais qui apparaît déjà excessive « aux internautes » qui ont couvert Mme Gougeon de lazzis et d’injure. Car notre totalitarisme est participatif. On fait d’une vieille « artiste » une autorité au service de l’euthanasie, et si quelque élu se gendarme, on lâche à ses trousses une foule de little brothers and sisters qui condamnent ses « propos inappropriés ».

 

Pauline Mille