Les forces gouvernementales irakiennes ont mobilisé lundi 30.000 hommes et lancé une offensive d’envergure pour reprendre à l’Etat islamique la ville de Tikrit, bastion des djihadistes situé à 160 kilomètres au nord de Bagdad, sur la route de Mossoul. Pour la première fois, l’Iran a accepté de participer à une telle offensive en engageant ses troupes d’élite, en réponse à une demande officiellement formulée à la fois par le gouvernement et par le parlement irakiens. Et c’est un général iranien, Ghassem Souleimani, qui est en charge de l’opération.
C’est la cinquième fois que les forces irakiennes tentent de reprendre Tikrit, ville de l’ancien président irakien Saddam Hussein, mais l’opération est cette fois-ci d’une envergure inégalée. La bataille serait « la plus massive » depuis la prise de la région par l’Etat Islamique en juin dernier, selon un officier de l’armée irakienne.
Une bataille sans précédent menée contre l’Etat Islamique pour libérer la ville de Tikrit
Chasseurs-bombardiers, hélicoptères et artillerie visent désormais la ville de Tikrit pour assurer la progression des forces pro-gouvernementales et couper les voies de ravitaillement des djihadistes qui contrôlent la ville depuis neuf mois.
Les forces chiites à côté des sunnites
Une bataille primordiale menée conjointement par l’armée, la police, des unités antiterroristes, des groupes de volontaires chiites placés sous commandement gouvernemental et de tribus sunnites hostiles à l’Etat islamique.
Primordiale puisqu’elle pourrait ensuite permettre d’envisager, en cas de victoire, la libération de la ville de Mossoul, tombée entre les mains de l’Etat islamique en juin dernier, lui permettant de garder le contrôle sur toute la région nord de l’Irak.
L’Irak demande au général iranien Ghassem Souleimani de coordonner l’offensive
Après avoir prié les milices sunnites de se joindre à la bataille, le gouvernement irakien a également fait appel au général iranien Ghassem Souleimani, commandant de la Force Qods, une unité d’élite de l’armée iranienne, pour aider à coordonner les opérations de cette offensive irano-irakienne contre les quelque 13.000 hommes de l’Etat islamique mobilisés pour la bataille.
Alors que les discours d’autorités musulmanes appelant à une révolution dans l’islam se multiplient, sunnites et chiites se rapprochent pour combattre l’Etat islamique, qui remplit parfaitement son rôle de catalyseur de la restructuration de l’islam.