« La Grande-Bretagne a un visage de plus en plus islamique, avec des centaines de tribunaux islamiques officiels dans la capitale et de nombreuses mosquées dans beaucoup de villes », se réjouissait le 7 octobre la Saudi Gazette, journal anglophone publié à Djeddah, la deuxième ville d’Arabie saoudite. « Londres est plus islamique que bien des pays musulmans », affirme un imam cité par le journal saoudien. Une autre citation avancée par la Saudi Gazette nous vient du maire musulman de Londres : « Les terroristes ne supportent pas le multiculturalisme londonien. » On s’en serait douté, puisque les terroristes islamiques n’acceptent que l’islam radical du type du wahhabisme saoudien, mais cela, le journal ne le précise pas. En revanche, il avance des chiffres qui donnent une idée de l’islamisation rapide de la capitale britannique favorisée par la déchristianisation du Royaume-Uni.
Les mosquées et les tribunaux islamiques prolifèrent à Londres tandis que les églises se vident et sont transformées
Se référant à des photographies publiées dans le Daily Mail où l’on peut voir une église et une mosquée voisines en plein cœur de Londres, la Saudi Gazette explique, pour illustrer la tendance générale, qu’il y a sur ces photos 12 personnes dans l’église Saint-George capable d’accueillir 1.230 fidèles tandis que la mosquée Brune Street Estate prévue pour 100 personnes est bondée. « Selon les estimations, d’ici à 2020 le nombre de musulmans assistant aux prières atteindra au moins 683.000 tandis que le nombre de chrétiens assistant à la messe hebdomadaire tombera à 679.000. » Ce n’est pas un site identitaire anglais qui le dit, mais bien le journal saoudien Saudi Gazette.
Le journal indique encore à ses lecteurs que, depuis 2001, 500 églises chrétiennes de Londres ont été transformées en demeures privées alors que, dans le même temps, les mosquées britanniques « proliféraient » (sic.). « Entre 2012 et 2014, la part des Britanniques s’identifiant comme anglicans est passée de 21 % à 17 %, soit une baisse de 1,7 millions de personnes, tandis que, selon une étude du très respecté NatCen Social Research Institute, le nombre de musulmans augmentait de près d’un million. Le nombre de personnes participant à la messe décline à un rythme tel que dans une génération ils seront trois fois moins nombreux que les musulmans se rendant régulièrement à la mosquée le vendredi. »
Ces données ne se veulent en rien alarmistes puisque, du point de vue de la Saudi Gazette, ce sont au contraire des données pleines d’optimisme. Le journal met encore en avant le fait que « Londres est plein de tribunaux de la charia. Officiellement, il y en a 100. L’apparition de ce système judiciaire parallèle a été rendu possible grâce à la loi British Arbitration Act et au système de Résolution alternative des litiges (Alternative Dispute Resolution) ».
L’islamisation de la Grande-Bretagne ne rencontre aucun obstacle en raison du relativisme moral et culturel accompagnant le recul du christianisme
Le journal conservateur américain The New American, qui relaye l’article saoudien sur l’islamisation de Londres et du Royaume-Uni, met cette avancée de l’islam sur le compte de la perte de foi des Occidentaux : le développement de l’athéisme génère le relativisme moral et culturel qui permet à l’islam de progresser sans obstacle. En Grande-Bretagne, le processus est bien avancé puisque 53 % de la population se dit sans religion et seuls 28 % (dont les musulmans) affirment croire « en Dieu ou en une puissance spirituelle supérieure ».
En revanche, ainsi que le fait remarquer le journal américain, au niveau mondial, la part des gens religieux s’accroît à la faveur d’une démographie plus dynamique que chez les athées, et c’est vrai aussi pour les chrétiens, y compris les catholiques. Le monde sera donc religieux et le christianisme n’est pas en train de disparaître, mais il n’est pas dit que l’Occident sera chrétien.