Alors qu’il s’apprête à accueillir les leaders du monde entier qui useront et abuseront des très honnis transports aériens pour venir parler « émissions net zéro carbone » à la COP30 en Amazonie, le président du Brésil a signé une lettre ouverte publiée par divers grands médias à travers le monde – Le Figaro en France, qui ne rechigne pas à publier l’appel d’un socialiste écolo-alarmiste comme Luiz Inácio Lula da Silva, mais derrière un paywall – et, dans des versions accessibles sans abonnement, par The Guardian au Royaume-Uni et Le Soir en Belgique, notamment.
C’est un texte important car il en dit long sur l’idéologie et l’orientation politique de la lutte contre la « crise climatique », et sur l’acte de foi qu’elles exigent : « Si nous n’agissons pas de façon effective, au-delà des discours, nos sociétés ne croiront plus, de façon générale, aux COP, au multilatéralisme et à la politique internationale. »
Sans surprise, Lula fait référence au Sommet de la Terre de 1992 par quoi tout a commencé. C’était déjà au Brésil : « Nous avons approuvé les conventions sur le Climat, la Biodiversité et la Désertification, de même que les principes qui ont établi un nouveau paradigme et la voie pour préserver la planète et l’humanité. » Mais on n’en a pas fait assez…
La lettre de Lula da Silva sur la COP30 « de la vérité »
Lula se félicite de ce que la COP30 puisse permettre aux participants de voir la réalité actuelle « au cœur de la forêt amazonienne » : « Les COP ne doivent pas être seulement une foire de bonnes idées ni un voyage annuel des négociateurs. » Mais un lieu où certains doivent être davantage mis à contribution que d’autres… Toujours plus, souvent pour rien.
Il proclame :
« Pour combattre ensemble la crise climatique, nous avons besoin de ressources. Et aussi de reconnaître que le principe des responsabilités communes mais différenciées continue d’être la base incontournable de tout pacte climatique légitime.
« Pour cette raison, le Sud global exige plus d’accès aux financements. Non par charité, mais par justice. Les pays riches ont été les grands bénéficiaires de l’économie fondée sur le carbone. Ils doivent, en conséquence, être à la hauteur de leurs responsabilités. Non seulement assumer des engagements, mais honorer leurs dettes. »
Les pays riches doivent payer pour les autres, quitte à s’auto-détruire : n’est-ce pas cela le sens profond de cette entreprise, qui veut faire pâtir les pays occidentaux développés de la cherté de la « transition énergétique », de l’interdiction des « combustibles fossiles » qu’on fait brûler allègrement en Chine, de l’achèvement du démantèlement industriel ? Le Brésil s’engage dans cette voie de transition, assure Lula. Il faudra des milliards : il propose de se faire subventionner en créant un fonds d’investissement (mondial évidemment, la Tropical Forests Forever Facility ou TFFF) qui « paiera » le Brésil, et les autres pays dotés de forêts tropicales, pour préserver lesdites forêts.
On parle de 25 milliards investis (donnés) par les gouvernements sponsors, et 100 milliards à lever auprès d’investisseurs privés, notamment des fonds de pension. Ces fonds « seront investis sur les marchés, et les gains serviront à verser chaque année à des pays en développement une somme pour chaque hectare préservé de forêt, puissant frein au changement climatique et réservoir de biodiversité », explique le Huffington Post.
Parmi les objectifs de la COP30 : faire payer pour la préservation des forêts tropicales
« Nous ne devons pas oublier que deux milliards de personnes n’ont pas accès à la technologie et à des sources d’énergie propres pour cuisiner, et que 673 millions de personnes ont encore faim dans le monde. Pour répondre à ce défi, nous allons lancer, à Belém, une Déclaration sur la Faim, la Pauvreté et le Climat », lance encore Lula, pour qui les solutions sont toujours socialistes.
Le tout sur fond de mondialisme. « Il est également fondamental d’avancer dans la réforme de la gouvernance mondiale. Aujourd’hui, le multilatéralisme souffre de la paralysie du Conseil de sécurité de l’ONU. Créé pour préserver la paix, il ne parvient pas à empêcher les guerres. Pour cela, c’est notre devoir de lutter pour la réforme de cette institution. A la COP30, nous proposerons la création d’un Conseil du Changement Climatique à l’ONU, rattaché à l’Assemblée générale. Une nouvelle structure de gouvernance, forte et légitime, pour garantir que les pays tiennent leurs engagements. Un pas concret pour briser la paralysie actuelle du système multilatéral », explique Lula.
En clair, il s’agit de donner à l’ONU, à travers sa réorganisation, un pouvoir de coercition supranational – car sans cela, comment « garantir que les pays tiennent leurs engagements » ?
Le président brésilien conclut : « A chaque Conférence sur le Climat, nous entendons beaucoup de promesses, mais peu d’engagements réels. L’époque des proclamations de bonnes intentions est révolue : l’heure est venue des plans d’action. C’est pourquoi nous commençons, aujourd’hui, la “COP de la vérité”. »
Attendons-nous donc à l’exposé sans fard des objectifs profonds de la lutte contre le « réchauffement climatique » : l’égalitarisme mondial au nom de normes supranationales imposées au nom du « Sud Global » (les « non-alignés » de jadis).











