Les sujets d’inquiétude et d’angoisse ne cessent de se multiplier : totalitarisme rampant, guerres… auxquels s’ajoute le chaos politique que nous a concocté Macron, et – chose dont on parle moins – l’infernale menace de l’intelligence artificielle capable de se retourner contre l’homme. Le plus grave de ces dangers est sans aucun doute le rejet de Dieu, du vrai Dieu, diversement mis en œuvre, mais souvent de concert, par le néo-paganisme, l’islam, le communisme et la franc-maçonnerie ils ont tous, observe l’écrivain et journaliste catholique américain Walker Larson, un point commun : le signe de la lune ou du croissant, que l’on voit souvent aux pieds de la Vierge Marie dans ses représentations classiques. Mais aussi dans la plus miraculeuse de ses images : celle qu’elle a laissée elle-même sur la tilma de saint Juan Diego au Mexique. Notre-Dame de Guadalupe y annonce son triomphe, faisant comme toutes les mères mais avec sa toute-puissance d’intercession : elle nous dit de ne pas craindre, d’avoir confiance, le mal ne peut définitivement l’emporter.
L’histoire de Notre-Dame de Guadalupe commence bien avant son apparition en 1531. Elle a marqué de sa présence la Reconquista et l’épopée de Christophe Colomb, elle a joué un rôle éminent dans le renversement des démons sanguinaires du Nouveau Monde et du paganisme dont les populations indigènes étaient les esclaves malheureux. Face à l’islam, elle ne s’est pas contentée de venir au secours de l’Espagne ; elle était là aussi à Lépante… Tout cela est dit par Larson et mérite d’être glorifié.
Voici la traduction intégrale de son joli texte. – J.S.
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La lune sous les pieds de Notre-Dame Guadalupe, promesse de son triomphe
On pourrait qualifier notre situation de désespérée : il y a longtemps que les splendeurs de la chrétienté se sont estompées, n’apparaissant plus que dans les pages jaunies des vieux livres d’histoire. Le modernisme s’est attaqué à notre foi catholique, laissant l’Eglise en état de crise – une crise pire, peut-être, que toute autre de son passé. Le monde s’est détourné de la grâce de Dieu qui l’appelle, s’enfonçant dans un bourbier de laïcisme et de matérialisme, tandis que les forces mondialistes et maçonniques cherchent à instaurer un Ordre Mondial totalement dénué de Dieu.
C’est pourtant à l’heure où la nuit est la plus noire qu’il nous faut rechercher l’Etoile du matin, qui annonce l’arrivée de l’aube et le déclin de la lune.
C’est du moins l’expérience que fit Gil Cordero, humble bouvier d’Estrémadure, en Espagne, au XIVe siècle. En 1326, Cordero, qui vivait dans la ville de Caceres, près de la rivière Wadi Lupe, en Espagne, était à la recherche d’un animal perdu dans les montagnes. Soudain, une femme d’une merveilleuse beauté lui apparut. Elle lui dit qu’une statue à son effigie était cachée dans les rochers de la montagne. Des catholiques fidèles l’y avaient discrètement emportée au début des années 700 lors de l’invasion musulmane de l’Espagne, qui déclencha la plus longue guerre de l’histoire : la Reconquista. Cette « reconquête » fut la tentative des Espagnols de récupérer la péninsule ibérique envahie par les musulmans. S’il est vrai que les Espagnols avaient récupéré une grande partie de leur territoire, la guerre se poursuivait toujours à l’époque de Cordero, 600 ans après son début. La Dame chargea Cordero d’amener l’évêque local sur les lieux afin de récupérer la statue et de construire une église en son honneur.
Dans un premier temps, l’évêque douta de la véracité de l’histoire de Cordero. Mais Marie confirma l’authenticité de son message par des actes de miséricorde miraculeux. Tout d’abord, dit la légende, la vache perdue réapparut, portant une cicatrice en forme de croix sur la poitrine. Ensuite, et c’est encore plus merveilleux, le fils du pauvre vacher fut ramené à la vie. Les ténèbres de la vie de Cordero se transforment en aurore. Et l’évêque crut. La statue fut retrouvée à l’endroit précis désigné par la Dame du Ciel et s’avéra être l’œuvre de saint Luc lui-même, apportée dans la région de l’Estrémadure, en Espagne, au cours des premiers siècles de l’Eglise, par saint Léandre.
Notre-Dame de Guadalupe, Vierge conquérante
La statue longtemps oubliée reparut en Espagne à un moment où le besoin s’en faisait cruellement sentir, car l’empire musulman des Mérinides au Maroc préparait ses machines de guerre en vue d’une invasion terrestre massive et définitive de l’Espagne, afin d’y raviver la flamme de l’islam et de contrer la progression de la reconquête accomplie par les catholiques espagnols au cours des siècles précédents. En 1340, le roi portugais Alphonse IV et le roi castillan Alphonse XI se rendirent en pèlerinage auprès de la statue, désormais installée dans un sanctuaire, déposant leurs épées aux pieds de la Dame et remettant entre ses mains le sort de la bataille qui s’annonçait. Grâce à son intercession, la bataille fut gagnée. Les catholiques brisèrent ainsi l’ultime tentative d’invasion terrestre de l’Espagne par les musulmans.
Le sanctuaire où se rendirent les rois Alphonse IV et Alphonse XI se trouvait près de la rivière Wadi Lupe, ou Guadalupe.
191 ans plus tard, au Mexique, un autre évêque se montrait sceptique à l’égard d’une nouvelle apparition de la Dame du Ciel. Dans un premier temps, Mgr Juan de Zumarraga n’écouta pas le récit de l’Indien Juan Diego sur ce que celui-ci avait vu et entendu alors qu’il se rendait à la messe. Mais lorsqu’apparurent des roses miraculeuses et l’image miraculeuse sur sa tilma, l’évêque crut, et le sanctuaire demandé par Marie fut construit. De plus, le nom qui lui fut attribué faisait écho au nom du monastère où Zumarraga avait commencé sa vie sacerdotale en Espagne : Guadalupe. Devait s’ensuivre ce qui constitue sans doute la plus grande conversion de masse de tous les temps. Dans son livre Our Lady of Guadalupe and the Conquest of Darkness, l’historien Warren Carroll estime le nombre de baptêmes à neuf millions. Cette conversion marquait l’anéantissement définitif des dieux aztèques.
Dans le portrait peint par le ciel sur la tilma de Juan Diego, Marie – grave mais pleine de tendresse, majestueuse mais douce, revêtue d’une robe souple à la couleur du ciel matinal orné d’étoiles scintillantes – se tient au-dessus d’un croissant de lune. Je crois que ce symbolisme est un message d’encouragement de sa part, non seulement pour l’époque de Juan Diego, mais aussi pour notre époque : il est le garant du triomphe final de Marie sur tous les ennemis du Christ.
En effet, dans ce croissant, nous voyons symboliquement chacun des principaux ennemis de Dieu et de l’Eglise, tous piétinés et écrasés sous ses pieds si purs, comme le serpent lui-même. C’est comme si, en 1531, le ciel voulait nous rassurer quant au rôle que Marie allait jouer dans les grandes batailles cosmiques de l’époque moderne, de notre époque, pour vaincre définitivement nos adversaires. Cela ne veut pas dire que le symbole de la lune ne comporte pas d’autres significations symboliques – comme la fécondité, la chasteté ou le fait que Marie reflète la lumière de Dieu – mais je voudrais pour le moment réfléchir à son rapport avec les ennemis de Dieu.
Il faut d’abord considérer que la lune représentait Metztli, la « déesse » aztèque de la lune, un démon en réalité (Psaume 95, 5), membre de cette horde qui a si longtemps opprimé le Mexique, régnant sur les jungles obscures avec des yeux fixes et des mâchoires décolorées par le sang de millions de sacrifices humains. Ainsi, dans cette image céleste sur la tilma, Marie montre sa supériorité sur cette déesse-démon, l’écrasant sous ses pieds, et s’offrant comme la véritable mère du peuple, mettant ainsi fin à l’empire du mal. En effet, son arrivée marque la fin du Mexique païen et la naissance du Mexique catholique.
Le croissant de lune de l’islam écrasé à Lépante
Nous avons déjà vu le rôle que cette même Vierge, portant le même titre, a joué en 1340 dans l’arrêt de l’expansion de l’islam, symbolisé par un croissant rouge sang. Et il ne s’agit pas là de sa victoire la plus célèbre sur les musulmans : cette distinction revient à la bataille de Lépante en 1571, où la flotte chrétienne, en infériorité numérique, écrasa les musulmans et sauva la chrétienté, sans aucun doute grâce à la puissance du saint rosaire de Marie. A bord de l’un de ces navires à qui la mer fut propice se trouvait une image de la Vierge mexicaine de Guadalupe.
Ce n’est pas le seul lien qui existe dans l’histoire entre la Sainte Vierge et la religion musulmane. En effet, sa présence semble également faire le lien entre l’islam et le communisme à l’aube de l’histoire du 20e siècle. Mgr Fulton Sheen explique dans The World’s First Love :
« Les musulmans ont occupé le Portugal pendant des siècles. A l’époque où ils en furent enfin chassés, le dernier chef musulman avait une fille d’une grande beauté qui s’appelait Fatima. Un jeune homme catholique tomba amoureux d’elle et, non seulement elle resta sur place après le départ des musulmans pour rester auprès de lui, mais elle se convertit à la vraie Foi. Le jeune mari était tellement amoureux d’elle qu’il donna un nouveau nom à la ville où il habitait : Fatima. Ainsi, le lieu même où la Vierge est apparue en 1917 a un lien historique avec Fatima, la fille de Mahomet… Comme rien qui est fait par le ciel n’arrive jamais sans la finesse de tous les détails, je crois que la Sainte Vierge a choisi d’être connue sous le nom de “Notre-Dame de Fatima” comme un gage et un signe d’espoir pour le peuple musulman et comme l’assurance qu’il acceptera lui aussi, un jour, son divin Fils. »
Nous connaissons bien les paroles terribles que la Vierge Marie a prononcées à Fatima au sujet des dangers menaçant l’Eglise et le monde, et en particulier « les erreurs de la Russie », qui se sont répandues dans le monde sous la forme du communisme, de l’athéisme et du néo-marxisme post-moderne. Notre Mère du Ciel était consciente depuis le début de cette nouvelle menace pour l’Eglise de Dieu et, une fois de plus, nous la trouvons symbolisée par une forme de croissant : il s’agit cette fois d’une faucille. Le marteau et la faucille ont dominé une grande partie du monde, mais ils sont également sous les pieds de Marie, prêts à être écrasés.
Notre-Dame écarte le communisme du Brésil
Pour ne citer qu’un exemple, prenons le Brésil des années 1960, où le président João Goulart et ses révolutionnaires cherchaient à imposer le communisme à la population. Tout avait été préparé, y compris de nombreuses cellules communistes profondément enracinées dans toutes les composantes de la société. Les communistes goûtaient déjà à la victoire. Ils étaient tellement sûrs de leur succès qu’ils annoncèrent à la presse internationale de Moscou la date précise à laquelle le Brésil deviendrait communiste. Mais, alors que tout semblait perdu, on organisa un grand rassemblement du Rosaire, où des millions de personnes prièrent le Cœur Immaculé de Marie de leur épargner le sort que Cuba, la Pologne, la Hongrie et tant d’autres endroits subissaient sous la poigne d’acier des communistes. Face à ce soulèvement, le président Goulart a paniqué, fuyant le pays, et le complot communiste s’est dissous. Le Brésil était sauvé. La Vierge avait triomphé de la faucille.
On connaît bien les symboles du croissant musulman et de la faucille communiste, et il n’est pas difficile de voir la main maternelle de la Vierge intervenir au cours des luttes séculaires contre ces ennemis. Ce que l’on sait moins, en revanche, c’est que le croissant de lune est également un symbole de la franc-maçonnerie. David Harrison, expert en franc-maçonnerie et historien maçonnique, explique ainsi que le croissant de lune est un symbole maçonnique important dont l’origine remonte au XVIIIe siècle. Le croissant de lune est également l’emblème officiel des Shriners, une société maçonnique américaine. Peu après la bataille de Lépante, Notre Dame est apparue à Quito, en Equateur, pour nous mettre en garde contre la puissante influence corruptrice que les sociétés secrètes franc-maçonniques allaient exercer aux 19e et 20e siècles :
« Ainsi, je vous fais savoir qu’à partir de la fin du XIXe siècle et peu après le milieu du XXe siècle, dans ce qui est aujourd’hui la Colonie et qui sera ensuite la République d’Equateur, les passions se déchaîneront et il y aura une corruption totale des mœurs, car à travers les sectes maçonniques, Satan régnera presque totalement. La franc-maçonnerie, qui sera alors au pouvoir, promulguera des lois iniques dans le but de supprimer ce sacrement [du mariage], de permettre à tous de vivre dans le péché et d’encourager la procréation d’enfants illégitimes nés sans la bénédiction de l’Eglise. »
La rafale d’attaques lancées de nos jours contre le mariage, la famille et la sexualité – du divorce au contrôle des naissances en passant par l’avortement, l’homosexualité, la traite des êtres humains et le transgenrisme – a probablement des racines maçonniques. Nous sommes les témoins de ce contre quoi la Vierge Marie nous mettait alors en garde.
Cependant, en dépit de la crise gigantesque à laquelle nous sommes confrontés, il ne faut pas perdre espoir. L’image de Notre-Dame de Guadalupe – avec son léger sourire et ses « yeux profonds comme la mer », pour reprendre l’expression de Carroll – nous le dit.
Notre-Dame de Guadalupe et le triomphe de son Cœur Immaculé
Je pense que l’image rayonnante de Notre-Dame de Guadalupe, patronne des Amériques, peut bien cacher la promesse du triomphe final de Marie sur les francs-maçons, dont les idées ont acquis un tel pouvoir sur l’Eglise et sur l’Etat en notre temps. Elle se tient en effet, calme et triomphante, au-dessus du croissant de lune que la franc-maçonnerie a adopté comme l’un de ses symboles. Il sera lui aussi un jour écrasé sous ses pieds.
Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une coïncidence si chacun de nos plus grands ennemis – le paganisme, l’islam, le communisme et la franc-maçonnerie – peut être représenté par un croissant, et que ce croissant se trouve sous les pieds de Notre-Dame, celle qui est « terrible comme une armée en ordre de bataille ». Le triomphe définitif sur ces ennemis reste à venir, mais la Vierge se tient prête pour nous aider dans nos combats, comme elle l’a prouvé tout au long de l’histoire, et nous sommes dans l’attente du moment favorable, de ce moment fixé par les conseils célestes, qui verra le triomphe total de son Cœur Immaculé. Ce moment pourrait être plus proche que nous ne l’imaginons. Nous pouvons le hâter en accomplissant les demandes de Fatima : le Rosaire quotidien et les dévotions du premier samedi, et en suivant l’exemple de saint Maximilien Kolbe, qui recourait à la prière et à la Médaille miraculeuse pour convertir les francs-maçons.
Pour l’heure, prenons courage. Le message de la Vierge à l’humble Juan Diego, tel qu’il est rapporté par Carroll, ne s’adresse pas seulement à lui, mais tout autant à nous : « Je suis la Mère de Miséricorde, la Mère de tous ceux qui vivent unis dans ce pays et de toute l’humanité, de tous ceux qui m’aiment, de tous ceux qui m’implorent et de tous ceux qui ont confiance en moi. »
Walker Larson