Le grand duché du Luxembourg vient de voter une loi définissant et protégeant la propriété des biens que l’on peut trouver dans l’espace interstellaire. Une initiative qui fait tousser dans l’Union européenne mais qui pourrait lui donner un vaste empire.
Depuis que Gilles Müller, battant Nadal, est allé en quarts de finale des internationaux de Wimbledon, le Luxembourg a mangé du lion. Charles le Téméraire, le grand duc d’Occident, avait pour capitale Nancy mais rêvait d’annexer toute la vieille Lotharingie à sa Bourgogne pour former son empire. L’actuel Luxembourg a des ambitions plus vastes encore. Devenu Grand Duché au dix-neuvième siècle au moment même où l’on réduisait sa surface, il a trouvé dans l’union douanière du Benelux puis dans l’Europe des six un vase d’expansion provisoire à son énergie, mais semble viser d’autres buts aujourd’hui que Bruxelles connaît des difficultés.
Le Luxembourg sous l’empire d’une frénésie législatrice
Terre d’accueil des capitaux depuis les années soixante-dix, le Luxembourg, sous l’impulsion de son premier ministre, le militant homosexualiste Xavier Bettel, mène une politique d’importation massive des immigrés, visant, malgré une natalité en berne, le million d’habitants dans quelques années. Le même déploie une grande activité dans le domaine des lois dites « sociétales » (mariage homosexuel, il est lui-même « l’époux » du jeune Gauthier qui a fait du shopping avec les premières dames lors d’un récent G20 ; GPA ; euthanasie).
L’initiative actuelle est d’une autre portée, puisqu’elle autorise l’exploration et l’utilisation des ressources de l’espace. C’est une première dans l’Union européenne, et cela pourrait fournir un vaste empire spatial au Luxembourg.
L’espace, nouvelle frontière du Luxembourg
Le ministre luxembourgeois de l’Economie, Etienne Schneider, ne s’en cache pas d’ailleurs : « Avec le cadre juridique que le Parlement vote aujourd’hui, le Grand-Duché fera un pas majeur supplémentaire pour se positionner comme pôle européen en matière d’exploitation et d’utilisation commerciale des ressources spatiales. » La loi permet ainsi aux sociétés établies au Luxembourg d’extraire et de s’approprier les ressources naturelles de l’espace, métaux, hydrocarbures, eau. Elles pourront soit les rapporter sur Terre soit s’en servir sur place. Elles sont quatre aujourd’hui, une germano-luxembourgeoise, Blue Horizon, une japonaise, Ispace, et deux américaines, Deep Space Industries et Planetary Resources, dont le Luxembourg est actionnaire. C’est pour le Grand-Duché l’amorce d’une industrie dite « New space » (nouvel espace). Voilà donc une nouvelle frontière offerte à l’empire luxembourgeois et à ses ambitions.
Inquiétudes dans l’Union Européenne
Elle suscite une inquiétude chez les partenaires de l’Union européenne, officiellement par souci d’écologie, car disposer de nouveaux gisements inépuisables peut entraîner « un gaspillage des ressources et la fin du recyclage ». Peut-être y a-t-il aussi de la jalousie. Car le Luxembourg ne prend pas l’affaire à la légère. Il a recruté pour l’occasion l’ancien directeur de l’Agence spatiale européenne, un ancien ponte de la NASA et même des spécialistes chinois et coréens. L’agence spatiale européenne et la banque européenne d’investissement sont d’ailleurs associées au projet, auquel devraient s’associer cet automne les émirats arabes unis. Une agence spatiale luxembourgeoise richement dotée est en cours de formation, et le Luxembourg va recevoir en novembre la première édition européenne de la conférence internationale consacrée à l’Espace. Le plus vaste empire du vingt-deuxième siècle est peut-être en train de naître.