Un maire démissionne plutôt que de marier un OQTF

 

Olivier Bourjot, DVD, maire de Chessy (Seine-et-Marne), vient de présenter sa démission le lundi 15 décembre avec tous ses adjoints. Le 10 décembre, le juge des référés du tribunal de Meaux avait rendu une ordonnance pour leur imposer de célébrer un mariage refusé pour soupçon de fraude par la municipalité en raison de l’OQTF frappant l’un des futurs époux.

Dans un communiqué, Olivier Bourjot parle d’une décision prise « collectivement et à l’unanimité ». Il explique que la question ne porte pas sur la sincérité des époux, comme l’a affirmé le tribunal, mais sur le fait d’« acter officiellement la présence sur le territoire national d’un individu faisant l’objet d’une obligation de le quitter ».

Les commentateurs se partagent entre soutien chaleureux et vive critique, comme L’Humanité, qui ose une perle en dénonçant « l’obsession xénophobe de l’édile prévalant pour lui sur le respect de la loi ». Le vrai respect de la loi serait d’abord l’expulsion du clandestin sous OQTF. Si l’amour n’a pas de frontières, sa dulcinée pourrait le suivre dans son pays d’origine et l’épouser sur place…

La préfecture a cependant refusé la démission des élus municipaux dans la journée, invitant le maire « à préserver la continuité de la vie communale, particulièrement à l’approche des prochaines élections municipales ».