Le maire UMP de Venelles face à l’islam et à l’exclusion

Le maire UMP de Venelles face à l’islam et à l’exclusion
 
Dans le cadre de l’échange avec les Français organisé vendredi par Nicolas Sarkozy sur Twitter, le maire UMP de Venelles dans les Bouches-du-Rhône s’est, semble-t-il, lâché en demandant l’interdiction du culte musulman et de l’islam en général en France. L’affaire fait grand bruit et provoque un tollé politico-virtuel. Au point que l’UMP vient de lancer une procédure d’exclusion à son encontre. Or il s’agit d’un homme malade au point d’avoir, en pratique, déjà abandonné ses fonctions…
 
Pour cet exercice de communication auquel il ne semble pas encore tout à fait rompu, Nicolas Sarkozy n’aurait sans doute pu rêver mieux pour faire enfler la rumeur médiatique que les messages déposés sur le fil par Robert Chardon, maire UMP de Venelles. Le « hic » étant que ces propos sont évidemment très éloignés du politiquement correct et de la pensée unique républicaine. Encore faudrait-il préciser de la Ve République. Parce que nombre de grandes figures encensées par nos démocrates se sont montrées, de Voltaire à Jules Ferry, d’un racisme qui fait encore frémir les caciques de l’« Education nationale »…
 

Les déclarations du maire UMP de Venelles sur l’islam

 
« Il faut interdire le culte musulman en France », a ainsi écrit Robert Chardon, qui suggère ensuite d’amender la Constitution pour proclamer que « la République favorise la pratique de la foi chrétienne », et que celui qui pratique la religion islamique doit être « immédiatement reconduit à la frontière ».
 
Le hourvari a été immédiat. Au point que, pensée unique oblige, Nicolas Sarkozy a cru bon de répondre : « Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble. »
 
Robert Chardon ayant confirmé être bien l’auteur de ces propos, l’UMP a, en outre, entamé à son encontre une procédure d’exclusion.
 

L’exclusion d’un malade grave ?

 
Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes républicain… D’autant que le conseil municipal de Venelles a fait savoir de son côté qu’il condamnait « sur le fond et la forme » les propos de son maire.
 
Mais, précise la première adjointe Patricia Saez, « ils ne correspondent en rien aux positions qui étaient celles de Robert Chardon jusqu’alors, lequel a toujours fait preuve d’un attachement sans faille aux principes et valeurs républicains dans l’exercice de ses mandats ».
 
Alors ? Alors, très gravement atteint par un cancer, Robert Chardon a, en pratique, et depuis six mois, laissé les rênes de la municipalité à ladite première adjointe – dont la déclaration laisse entendre que le jugement du maire pourrait être altéré. Au point d’ailleurs que, à la demande d’un tiers (dont on ne précise pas le lien avec lui), Robert Chardon a été hospitalisé d’office vendredi « compte tenu de l’incohérence de ses propos ».
 
On peut s’interroger sur la réalité d’icelle, et se demander s’il ne s’agit pas d’une manière plus ou moins habile de régler le problème. Quoi qu’il en soit, même devant un tribunal, quand on accuse quelqu’un d’incohérence psychologique, on se contente de l’hospitaliser en émettant un doute sur la responsabilité mentale de la personne concernée.
 
Le politiquement correct est plus impitoyable que les juges, qui pratique la double peine : on hospitalise Robert Chardon, et on l’exclut – ou menace de le faire.
 

Mais les bijoux perdus de l’antique Palmyre

 
Pour faire bonne mesure, l’Observatoire national contre l’islamophobie monte, en plus, au créneau : « Après les déclarations du maire de Nice, M. Estrosi, sur une éventuelle troisième guerre mondiale et la cinquième colonne, après le fichage des musulmans par [sic !] le maire de Béziers, Robert Ménard, (…) on se pose la question sur cette hystérie collective à l’égard des citoyens français de confession musulmane. »
 
A l’heure où l’Etat islamique, aux portes de Palmyre, assassine des enfants, et où certains de nos confrères ne savent plus comment évoquer cette barbarie sans parler de l’islam, on s’interroge surtout sur cette systématique auto-flagellation française !
 

François le Luc