Saviez-vous qu’à l’image des Centers for Disease control des Etats-Unis, l’Union européenne possède elle aussi une autorité épidémiologique ? L’European Centre for Disease Prevention and Control remplit à peu près les mêmes fonctions et publie notamment des rapports pour orienter les politiques de santé publique. Son dernier rapport en date s’intéresse aux maladies vénériennes, les « IST » ou infections sexuellement transmissibles, à la hausse ou, tout au plus, « stabilisées » dans l’Union européenne et l’Espace économique européen, avec une prévalence inquiétante chez les jeunes et, pour certaines affections, endémiques chez les hommes homosexuels.
Voilà qui révèle en grandeur nature les risques de la promiscuité. Pour autant cela n’entraîne pas de changement de politique de la santé publique, ni dans l’Union européenne ni au niveau des pays membres qui mettent le plus souvent l’accent sur « l’éducation sexuelle » et sur les pratiques contraceptives qui n’offrent pas une protection sûre face aux IST. Quant à souligner le risque accru d’infections sexuellement transmissibles chez « les hommes qui couchent avec des hommes », comme ils disent, c’est toujours délicat. Les accusations d’homophobie et de discrimination ne sont jamais loin…
Les hommes homosexuels plus exposés aux maladies sexuellement transmissibles
Le rapport évalue les taux d’infection pour les maladies suivantes : chlamydia, gonorrhée, syphilis, syphilis congénitale et lymphogranulome vénérien.
Le plus souvent liées à la multiplicité des partenaires, la syphilis et la gonorrhée affichent des hausses spectaculaires. En cinq ans – les chiffres portent sur la période de 2008 à 2013 – la gonorrhée a progressé de 79%, spécialement parmi les hommes (95%), et « semble liée à l’augmentation des cas parmi les hommes qui couchent avec des hommes (MSM) ». Sur les 52.995 nouveaux cas enregistrés en 2012 dans les 28 pays considérés, 61% concernaient le seul Royaume-Uni, et près de la moitié de ceux-ci affectaient des hommes homosexuels. A telle enseigne qu’on craint de voir les gonocoques développer une résistance aux antibiotiques. La fréquence des infections indique par ailleurs que les comportements sexuels sont de plus en plus dangereux, augmentant le risque de transmission du HIV, que le rapport n’évalue pas.
La chlamydia, relativement facile à soigner mais qui peut devenir dangereuse si elle n’est pas dépistée à temps, a touché 384.555 nouvelles victimes dans 26 Etats de la zone considérée en 2013, soit près de 2 personnes sur mille, et pour 67% chez des jeunes de 15 à 24 ans, avec un pic chez les jeunes femmes de 20 à 24 ans. L’ECDC pense que le dépistage de l’infection est largement insuffisant, et que de nombreux cas ne sont pas signalés aux autorités de surveillance. Les risques pour la fertilité ne sont pas négligeables et les bébés nés de mères infectées courent des risques de santé et sont exposés à des infections oculaires qui, mal soignées, peuvent entraîner des troubles permanents de la vue.
Les IST à la hausse ou au mieux stabilisées en Europe
La syphilis, avec 22.237 nouveaux cas en 2013, affecte cinq fois plus d’hommes que de femmes, la majorité des infections étant enregistrée chez les plus de 25 ans et la prévalence étant partout à la hausse. La syphilis congénitale (transmise à l’enfant à naître) est partout à peu près maîtrisée ; 13 pays n’ont connu aucun cas en 2013, 64 cas ont été enregistrés dans les 9 autres pays considérés. Mais chez les adultes, le taux d’infection reste stable.
Le rapport met en garde contre la très probable sous-évaluation du nombre d’IST enregistrées, faute de dépistage ou de signalement.
On sait quelle est la réponse des autorités sanitaires et des personnes chargées des divers organismes d’« éducation nationale » : recommander le port du préservatif et prêcher les rapports sexuels « protégés », ce qui revient à… prêcher les rapports sexuels.
Le vrai problème est celui de la promiscuité, des rapports en dehors d’une liaison maritale fidèle et stable, et des rapports des « hommes avec des hommes » liés à de multiples risques de santé spécifiques.