La raclée reçue à la régionale partielle de la Sarre par Martin Schulz, ancien président du parlement européen récemment élu à la tête de la SPD, renseigne sur l’état de l’opinion allemande : malgré l’usure de Merkel l’homme a été battu à cause de son passé trouble.
Quand ses camarades socialistes de la SPD l’ont choisi à 100 % pour diriger le parti, comme un roitelet subsaharien, Martin Schulz a cru boire le lait de la gloire. La presse parla d’effet Schulz. Il allait balayer une chancelière usée jusqu’à la corde par le pouvoir, plombée dans l’opinion par sa gestion catastrophique de la crise des migrants. Les sondages donnaient la SPD devant la CDU aux élections générales de septembre. On allait voir ce que l’on allait voir. Eh bien, c’est tout vu. Le parti de Martin Schulz a été largement battu avec à peine trente pour cent par une CDU dix points devant dans un Land, la Sarre, qui fut pourtant le fief d’Oskar Lafontaine, le fondateur de die Linke, le Mélenchon germanique.
En Sarre, l’électeur n’est pas tenté par le vote SPD
A noter en prime que l’AfD populiste entre au parlement du Land pour la première fois avec un modeste 6 %. Cela veut dire que, tout en critiquant durement Angela Merkel, les électeurs allemands ne sont pas prêts à la politique du pire : ils ne votent pas pour un homme de gauche qui ferait encore pire qu’elle en matière d’immigration. L’AfD avance, mais, en droitisant son discours, la chancelière a réussi à endiguer cette avancée. Les grands discours démagogiques de la SPD, s’ils paraissent faire merveille dans les sondages, ne recueillent en fait que peu de voix. Cette épreuve allemande semble plutôt encourageante, si on la transpose chez nous, pour un François Fillon.
Le grand battu Martin Schulz est aussi un homme douteux
Quant à Martin Schulz, le grand battu de la Sarre, il vient de montrer la fragilité de son sens politique en apportant son soutien à Benoît Hamon. Il se situe exclusivement dans une logique d’apparatchik. Le parcours de Martin Schulz est typique : esprit limité, il a manqué deux fois son bac avant de s’engager à dix-neuf ans dans la SPD pour la vie, montant tous les échelons grâce à son esprit de parti, son obstination, sa ruse et son manque de scrupules. Élu président du parlement européen par un accord entre les socialistes et les démocrates-chrétiens, incarnation européenne de l’UMPS, Martin Schulz s’est maintenu à la fois par un sectarisme mondialiste sans faille et par ce que la présidente du comité de contrôle budgétaire des fonds de l’Union européenne, Ingeborg Grässle, nomme « un système stalinien de clientélisme ».
Un passé de stalinien clientéliste au parlement européen
L’enquête qu’elle a menée sur le passé de Martin Schulz au parlement européen est accablante : non seulement il abusait de sa position pour s’offrir sans nécessité et aux frais de la princesse de coûteux jets privés, mais encore il recrutait des assistants en dehors des règles fixées par le parlement et sans s’assurer qu’ils aient les compétences requises. Il les affectait d’ailleurs à des tâches très diverses : l’un d’entre eux a démissionné pour avoir dû… repasser les pantalons du dictateur européen. Et c’est le même homme qui a fait diligenter des procédures contre Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch parce que leurs assistants n’auraient été employés en permanence au parlement européen ! Le sort de Martin Schulz est maintenant dans la main des médias et de leurs commanditaires : il y a de quoi le couler définitivement. Va-t-il bénéficier, comme Emmanuel Macron chez nous, d’une immunité médiatique, ou non ? On va le savoir dans les prochains jours.