Une mère porteuse porte plainte contre un centre de GPA britannique

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Megan Hoffman, mère porteuse américaine, poursuit en justice le British Surrogacy Centre (BSC), une agence de gestation par autrui créée par le couple de millionnaires homosexuels Tony et Barrie « Drewitt-Barlow » qui se sont distingués en devenant la première paire de « pères gay » nommés sur un certificat de naissance après une GPA, sans mention de la mère. Mme Hoffman estime avoir perdu des milliers de dollars dans l’affaire en raison de l’« incompétence » de leur société. Sa plainte survient alors qu’elle est menacée de perdre son domicile du fait de factures impayées.
 
La mère porteuse, 35 ans et deux enfants à elle, avait déjà porté les jumeaux d’un couple espagnol. En 2013, elle décide d’« apporter de la joie » à une nouvelle famille, et s’engage auprès du British Surrogacy Centre qui possède une agence à Los Angeles. Son contrat stipule qu’elle portera un ou plusieurs enfants pour un couple brésilien, Marco Aurelio Lucas et Roberto De Souza Silva. « Cela n’a jamais été pour l’argent », insiste Megan Hoffman : en attendant, le contrat du 21 novembre 2013 prévoit une indemnité de 22.500 livres (28.770 euros) pour une naissance unique ou 27.500 livres pour des jumeaux, ainsi qu’une compensation pour perte de salaire, soins pédiatriques et dépenses pour « bébé supplémentaire ».
 

GPA, jumeaux et frais imprévus

 
Enceinte de jumeaux, Mme Hoffman a eu une grossesse difficile, se voyant contrainte de rester couchée, sans pouvoir exercer sa profession : « Les factures ont commencé à s’empiler. » Impossible de communiquer avec les « futurs parents » brésiliens : BSC, assure-t-elle aujourd’hui, refusait d’assurer les nécessaires traductions et mettait en avant des « problèmes » à propos du contrat, la GPA étant illégale au Brésil. Les clients n’avaient plus accès à leur compte en banque, selon BSC. Et les fonds promis n’arrivaient pas.
 
Pour finir, Megan Hoffman a accouché par césarienne réalisée le 30 août dernier dans un hôpital qui n’était pas dans le réseau de son assurance maladie : BSC lui reproche d’avoir eu recours à cet établissement où les factures se sont aussi accumulées. Réponse de la mère porteuse : elle a dû se rendre en urgence vers l’établissement le plus proche et la césarienne ne pouvait pas être remise à plus tard. « J’ai été placée sous anesthésie profonde. Quand je me suis réveillée les bébés n’étaient plus là et personne n’était en mesure de me dire s’ils étaient morts ou vifs, puisque j’avais abandonné mes droits. » Elle en a encore des crises d’angoisse, affirme-t-elle pour justifier sa plainte.
 

Insultes à la mère porteuse qui porte plainte

 
Du côté de BSC, s’il faut en croire la mère porteuse, on s’est montré méprisant, voire insultant : Mme Hoffman a produit des emails injurieux où elle est traitée de « vache égoïste », emails qu’elle a « trafiqués » selon la société britannique. Le centre de GPA dément, mais Barrie Drewitt-Barlow assure, sans autres détails, qu’elle est « folle à lier » et que son style de vie la rendait inapte à être mère porteuse, sans pouvoir expliquer pourquoi BSC l’avait donc engagée. La société s’abrite désormais derrière ses « représentants légaux » qui auraient négocié le contrat.
 
Triste et symbolique histoire… Les « Drewitt-Barlow », de leur côté, continuent leur bonhomme de chemin. Ils en sont à cinq enfants portés par trois mères porteuses différentes et envisagent même une sixième GPA, tout en faisant pression sur leur église locale pour obtenir un « mariage » chrétien.
 
L’activisme gay, l’appât du gain, l’irresponsabilité face à la procréation, et la tristesse d’une femme qui a accepté l’exploitation de la GPA, tous les ingrédients y sont, emblématiques d’un siècle déboussolé.