On ouvre les maternités aux couples gays – la suite logique de la GPA

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L’hôpital Beilinson de Petah Tikva


Après les toilettes, après les prisons… les maternités. Invraisemblable, mais parfaitement cohérent. Un hôpital en Israël vient de décider d’ouvrir son service de maternité aux couples « gays » pour accompagner la naissance de « leur » enfant, ou du moins décidé arbitrairement comme tel, par mère porteuse.

Alors qu’on nous impose de longs développements sur le caractère historico-construit de l’instinct maternel, on cherche à en fabriquer un autre de toutes pièces. Comme disait je ne sais plus qui, on vit décidément une époque épatante.

 

Maternités dans le vent LGBT

C’est un nouveau protocole de l’hôpital Beilinson de Petah Tikva qui a décidé de permettre aux couples gays, qui ont eu recours à une mère porteuse, une hospitalisation dans le service de maternité. Il prévoit que la mère porteuse soit envoyée en service de gynécologie après l’accouchement, afin qu’elle ne développe pas d’attachement avec le bébé ou avec la maternité. En revanche, l’un des membres du couple homosexuel aura le droit d’être hospitalisé avec les jeunes accouchées dans le service de maternité de l’hôpital.

Négation totale éminemment symbolique de la réalité : la jeune accouchée doit disparaître du service, tandis que la personne qui a soit quelques chromosomes de commun avec l’enfant, soit aucun, est institutionnalisée « parent ayant accouché ».

L’hôpital justifie cette décision par le droit des nouveaux parents d’être près de leur bébé, nuit et jour, dans les jours qui suivent sa naissance, et d’être conseillés et orientés sur les soins à prodiguer à leur nourrisson par les équipes professionnelles de l’hôpital.

 

Les couples gays aux premières loges

Les prémices ? Tout d’abord, l’élargissement de la gestation pour autrui (GPA) par Israël, depuis le 11 janvier 2022, aux couples d’hommes, aux hommes célibataires et aux personnes transgenres – la Cour suprême ayant jugé discriminatoire le fait que celle-ci soit réservée aux hétérosexuels et aux femmes ayant des difficultés à enfanter.

Il faut ensuite chercher dans le profil du directeur de l’établissement de santé, le Dr Roni Hen, la raison d’un tel choix. « Nous avons attendu longtemps la possibilité pour les couples de même sexe d’avoir des enfants par le biais de la gestation pour autrui. En tant que membre de la communauté LGBT, je comprends parfaitement les adaptations nécessaires. L’hôpital est une maison pour toutes les nouvelles familles, pour tous les couples gays et les pères célibataires. Les parents homosexuels recevront les soins nécessaires et l’accompagnement spécial que nous avons prévu pour eux et qui est adapté aux besoins de la famille qui s’agrandit. »

Une décision qui n’a pas été du goût de tout le monde. A inventer des droits pour certains, on en spolie de plus évidents.

Une jeune journaliste israélienne ne s’est pas privée de faire entendre sa voix via Twitter, comme le rappelait le site d’actualité LPH : « Aucune femme qui accouche n’a le droit d’avoir son mari hospitalisé avec elle, il ne fait que l’accompagner. Et voilà que pour la première fois en Israël, on hospitalise un homme dans un service de maternité comme si on ne manquait pas comme ça de lit et qu’il n’arrivait jamais qu’une femme qui vient d’accoucher attende dans un couloir qu’un lit se libère dans une chambre. (…) Jusqu’à quand allons-nous ignorer et piétiner les droits des femmes au nom du progrès et de la tolérance ? »

« Permettre à des hommes d’être hospitalisés en maternité, c’est encore un pas vers l’effacement des différences entre les sexes et en passant c’est piétiner les droits des femmes qui jusqu’à aujourd’hui – que faire ? – sont les seules à accoucher ». A l’heure de #MeToo, on fait rentrer un homme là où la femme était, naturellement, seule.

 

L’instinct des mères bafoué par la GPA

Le désir d’enfant fait de vous un parent. Et, c’est acté, la société le comblera autant si c’est en dépit des lois de la nature. A entendre les discours ambiants, on se demande même si ce ne serait pas mieux ainsi, si on ne devait pas tendre au Meilleur des mondes dans lequel Aldous Huxley décorrélait toute filiation de la procréation naturelle. Ré-écoutez son fameux « Directeur de l’Incubation et du Conditionnement » :

« – En un mot, résuma le Directeur, les parents étaient le père et la mère. – Cette ordure, qui était en réalité de la science, tomba avec fracas dans le silence gêné de ces jeunes gens qui n’osaient plus se regarder. – La mère…, répéta-t-il très haut, pour faire pénétrer bien à fond la science ; et, se penchant en arrière sur sa chaise : – Ce sont là, dit-il gravement, des faits désagréables, je le sais. Mais aussi, la plupart des faits historiques sont désagréables. »

Il y a des relents d’une telle vision dans l’entêtement médiatique à vouloir faire disparaître l’instinct maternel. Récemment, France Inter publiait un grand article sur son caractère historique et socio-construit. Non, l’instinct maternel n’est pas une capacité innée et naturelle des mères à prendre soin de leur bébé et à l’aimer, affirme le texte : c’est le temps que la société a dévolu à la femme pour s’occuper de l’enfant, qui fait qu’elle a développé, plus que l’homme, cet attachement maternel largement répandu.

Une hérésie, lorsqu’on avise les sociétés de toutes les époques et de tous les endroits du globe. Entendez la très médiatique Khloe Kardashian déclarer il y a quelques semaines se sentir « coupable » d’avoir fait venir au monde un petit garçon par l’intermédiaire d’une mère porteuse. « Je pense qu’il y a une différence lorsque votre bébé est dans votre ventre, il sent votre vrai cœur. Pensez-y. Il n’y a personne d’autre sur cette planète qui puisse vous sentir de l’intérieur comme ça ».

Chassez le naturel…

 

Clémentine Jallais