Mardi prochain 26 novembre, pour marquer le 520e anniversaire de la mort d’Isabelle la Catholique, le cardinal Rouco, archevêque émérite de Madrid, célébrera une messe d’action de grâces « In memoriam » pour supplier Dieu de permettre aux Espagnols d’avoir recours à son intercession. La messe, en rite mozarabe, a été demandée par les membres de la commission pour la canonisation d’Isabelle la catholique sise en l’archidiocèse de Valladolid.
Le rite mozarabe, dont relèvent encore canoniquement quelque 2.000 catholiques en Espagne, est de tradition fort ancienne, visigothe, datant d’avant les invasions musulmanes comme l’explique dans un article passionnant Henri de Villiers sur le site de la Schola Sainte-Cécile. Celui-ci rappelle que le cardinal Cisneros, confesseur d’Isabelle la Catholique puis primat d’Espagne qui joua un rôle clef dans sa politique, s’était attelé à la restauration et à l’unification du rite mozarabe, et ce avec l’appui de la reine, parvenant grâce à l’étude de tous les textes anciens à publier un missel et un bréviaire qui l’ont conservé pour la postérité. Le rite fut remanié après la réforme liturgique à la suite de Vatican II, subissant l’élimination d’usages romains introduits en petit nombre par le cardinal Cisneros, mais tout de même respecté dans son ensemble – à l’inverse du rite latin…
La messe mozarabe héritée des premiers siècles
Jean-Paul II a permis sa célébration dans tous les lieux d’Espagne qui en feraient la demande et le rite mozarabe est désormais assez répandu ; le latin y cède dans une certaine mesure au vernaculaire sous l’influence de la messe de Paul VI et de nouveaux chants sont introduits…
Reste que ce rite traditionnel qui a fortement marqué le règne d’Isabelle la Catholique sied particulièrement pour une messe célébrée à l’intention de sa canonisation, et, comme le note Infocatolica, il rend hommage d’une certaine façon à tous ceux qui sont restés fidèles à la foi catholique pendant l’occupation islamique, à laquelle Isabelle la Catholique allait enfin mettre un terme en 1492.
Isabelle la Catholique, une femme providentielle
La reine fut « sans aucun doute une femme providentielle qui a contribué comme personne à étendre les limites de la catholicité et à faire reconnaître la dignité de tous les indigènes américains », selon un communiqué de la commission pour sa canonisation. La cause a été ouverte au moyen d’un procès diocésain en 1958 à Valladolid, et mobilise toujours fortement en Espagne.