C’est une première : le Capitole des Etats-Unis à Washington, siège du Sénat et de la Chambre des représentants des USA, a accueilli mardi la célébration d’une messe traditionnelle pour marquer le premier anniversaire du mémorandum interne du 23 janvier 2023 dans lequel le FBI qualifiait les catholiques traditionnels d’« extrémistes violents » et de « terroristes de l’intérieur ».

L’idée de faire célébrer une messe tridentine venait de l’Arlington Latin Mass Society : elle s’est chargée de l’organisation, lançant discrètement des invitations ciblées. « Nous avons délibérément sacrifié une partie de la notoriété de cette messe parce que nous voulions être discrets à son sujet », a expliqué le trésorier de l’association, Ryan Ellis. « Compte tenu de l’atmosphère Traditionis Custodes qui règne ici, l’archidiocèse de Washington aurait pu facilement y mettre le holà. »

La messe traditionnelle du Capitole a contourné l’hostilité de l’archidiocèse

De fait, le cardinal Wilton Gregory a sévèrement restreint en 2022 le nombre des lieux de messe traditionnelle dans l’archidiocèse par une lettre détaillant des « normes liturgiques » auxquelles s’ajoutent des annonces d’« assistance » aux fidèles afin qu’ils apprennent à aimer la « beauté de la messe réformée » et des exigences d’adhésion écrite à la « validité et à la légitimité » de la réforme liturgique et à la « valeur de la concélébration, particulièrement lors de la messe chrismale », de la part des prêtres demandant à célébrer selon le rite tridentin.

Au fond, la « persécution » des catholiques traditionnels par le FBI est venue couronner une persécution interne à l’Eglise…

En définitive, une bonne soixantaine de personnes ont assisté au Saint Sacrifice célébré selon le rite traditionnel par un prêtre qui a demandé à demeurer anonyme. Parmi l’assistance, on a remarqué la présence de quelques collaborateurs du Capitole ; sénateurs et représentants étaient quant à eux absents pour cause de vacances parlementaires.

Des représentants des Etats-Unis ont soutenu la célébration de la messe

Trois députés républicains ont cependant prêté main-forte afin que la messe puisse avoir lieu : le catholique Dan Meuser, élu du Massachusetts, Jim Jordan, élu protestant de l’Ohio, et surtout le président de la chambre, Mike Johnson, baptiste, qui s’était distingué deux jours plus tôt en prenant la parole à la Marche pour la vie américaine à Washington.

Le succès de l’initiative a dépassé l’attente des organisateurs puisqu’ils ont dû en cours de route demander un local trois fois plus grand que celui prévu au départ, à mesure que les réponses positives des invités affluaient.

Ryan Ellis a déclaré à la Catholic News Agency que l’idée était venue à son association par une volonté d’impliquer davantage la Chambre des représentants qui avait déjà sévèrement critiqué, à travers sa commission judiciaire, la démarche du FBI qui s’était accompagnée d’opérations d’« espionnage » et d’infiltration à travers les USA.

Jeanne Smits