Il parle en pasteur, et en observateur d’un pays où la pratique religieuse et le respect de la loi naturelle sont à beaucoup d’égards voisins de zéro. L’évêque de Shrewsbury, Mgr Mark Davies, devrait prononcer dimanche une homélie dont il a déjà fait diffuser le texte, où il explique que les négociations du Brexit ne sont qu’une « petite affaire » en comparaison avec l’urgence de « réparer » le mariage et la famille au Royaume-Uni. Une politique qui soutienne le mariage devrait être « tout en haut » de la liste des préoccupations politiques.
Au fond, c’est l’éternelle question du politique d’abord, ou plutôt de savoir par où commencer. Est-il plus urgent de reconquérir une souveraineté nationale partout mise à mal par la mondialisation, ou de rétablir la cohérence sociale quand les familles ne « fonctionnent » plus, exposant la société à un désastre un de plus en plus profond ?
Mgr Mark Davies constate le délitement de la société
« Il existe actuellement de nombreuses inquiétudes à propos du Brexit ; cependant, même le Brexit semble une petite affaire si on la compare avec la crise humaine et sociale qui assaille aujourd’hui l’institution du mariage avec ses répercussions sur l’avenir de la famille. Voilà une question qui devrait certainement être portée tout en haut de la liste de nos préoccupations publiques », s’apprête à prêcher cet évêque catholique.
Alors que les trois quarts des jeunes Britanniques souhaiteraient se marier, selon une enquête réalisée récemment par le Centre for Social Justice, la réalité est autre : les taux de mariage sont très bas en même temps que le divorce est fréquent, toutes choses qui sapent « le bien-être de la société et la santé de la famille », rappelle le texte.
« Les générations à venir seront certainement étonnées de voir que nous avons omis en tant que société, et parfois même en tant que chrétiens, de proposer et de défendre activement le mariage qui nous vient pourtant des mains du Créateur. Nous ne pouvons pas être insensibles aux tendances inquiétantes. Le nombre de couples qui s’engagent dans le mariage est à un niveau historiquement bas ; la moitié des mariages se termine par un divorce toujours davantage facilité par l’Etat ; et selon les prédictions de la Marriage Foundation, seule la moitié des jeunes qui ont aujourd’hui 20 ans s’engageront dans le mariage, une proportion qui tombe à moins de 24 % parmi ceux qui ont les plus bas revenus », met en garde Mgr Davies.
Plus urgente que la réussite du Brexit, la défense du mariage et de la famille
Il accuse clairement le pouvoir d’avoir ces dernières années cessé de reconnaître « le lien du mariage » et de le protéger en tant que « vitalepour le bien-être de la société et la santé de la famille ». Il lance son appel alors que le gouvernement de Theresa May s’apprête à revoir totalement les règles de l’enregistrement des mariages en vigueur depuis 200 ans.
Quand une société se détruit de l’intérieur, la première urgence est certainement de rectifier d’abord ce qui peut l’être au niveau de chaque personne, de chaque famille. Sans perdre de vue que les institutions supra-nationales vont à l’encontre de ce devoir en favorisant tout ce qui révolutionne la vie des individus. Mais à l’heure actuelle, le gouvernement britannique est parfaitement aligné sur cette politique : le Brexit y changera-t-il quoi que ce soit ?