Mgr Ravel, évêque aux Armées, dénonce le « principe de précaution » – et l’« écologie totale » qui vise à « bannir l’homme du monde »

Mgr Ravel, évêque aux Armées, dénonce le « principe de précaution » – et l’« écologie totale » qui vise à « bannir l’homme du monde »
 
Mgr Ravel, évêque aux armées, s’est vu sommer de retirer le logo du ministère de la Défense de la revue du diocèse aux Armées, Egmil, pour y avoir dénoncé en février l’avortement et ses 200.000 victimes annuelles dans un commentaire sur les attentats de janvier à Paris et leurs 17 victimes. Il qualifiait l’« IVG » d’« arme de destruction massive ». Le retrait du logo de la République française s’est fait sous la pression du site LGBT Yagg qui a « découvert » cette atteinte aux « droits des femmes » à la mi-mars. Dans le numéro d’avril d’Egmil, intégralement mis en ligne le 1er avril et déjà en « rupture de stock » (ou mis au pilon ?) dans sa version papier, Mgr Ravel poursuit sa réflexion sur le « principe de précaution et la vertu de prudence ». Il ose s’y prendre à « écologie totale » qui vise à « bannir l’homme du monde ».
 
Le principe de précaution, note Mgr Luc Ravel, l’« agace profondément » : « caricature paralysante » de la prudence, il impose une conduite en fonction de « risques potentiels qu’il imagine mais qui ne sont pas encore avérés » : « il fonce et interdit tout au nom de la raison d’Etat ». Mgr Ravel souligne que « cette raison d’Etat (…) n’est que la face officielle d’idéologies masquées ».
 

Le principe de précaution torpille l’homme, dit Mgr Ravel

 
Si tout le texte mérite d’être lu pour sa mise en cause de ce principe qui « torpille l’homme » en bloquant son « élan de vie », Mgr Ravel est particulièrement lucide dans sa dénonciation des contradictions internes de ce nouvel outil de gouvernance. Il s’applique fortement dans le domaine de l’écologie – mais non de manière cohérente :
 
« Le principe de précaution finit par se dénoncer lui-même d’abord dans les choix arbitraires de son domaine d’application. Chose étrange, il ne s’applique pas à tous les domaines de la vie :
 
pourquoi interdire au nom du principe de précaution la recherche sur l’exploitation du gaz de schiste (et ne pas permettre l’exploration de solutions nouvelles pour une exploitation moins néfaste au plan écologique) et, dans le même temps, autoriser la recherche sur les embryons humains au motif qu’il faut bien que la science progresse ? Cet exemple suffit à montrer le caractère pernicieux du principe de précaution ; il n’est qu’un instrument de plus au service de certaines idéologies comme “ l’écologie totale ” visant à bannir l’homme du monde. »
 

L’évêque aux Armées dénonce l’écologie totale qui veut bannir l’homme du monde

 
Accusation on ne peut plus nette. Plus loin, Mgr Ravel développe son raisonnement et répète que l’objectif de ces « précautions » est bien de bannir l’homme :
 
« Il y a d’abord un postulat : l’homme doit se passer des hydrocarbures et en trouver sous notre sol relancerait leur avantage sur d’autres énergies renouvelables. Or les gaz de schiste sont des hydrocarbures. Donc il ne faut pas trouver de gaz de schiste en France (et ailleurs). En quoi ce raisonnement est-il idéologique ? Comme dans toute idéologie, le postulat n’est jamais démontré.
 
Tout en considérant les effets nocifs sur la terre d’un certain usage du pétrole, pourquoi refuser ce don fait à l’homme par le Dieu Créateur ? Au nom de quoi trier a priori les richesses de notre sous-sol en jugeant les unes mauvaises et les autres bonnes ? Pourquoi tenir pour diabolique tel produit plutôt que tel autre ? Derrière l’apparente rationalité, il y a une idée fondamentale qui va se vérifiant : brider l’homme pour un jour en finir avec lui. Ainsi, le principe de précaution vise à se débarrasser de l’homme sous couvert de le protéger. »
 
Après sa mise en cause de la bienpensance et son constat que les chrétiens d’aujourd’hui n’ont pas à choisir entre le rejet du terrorisme islamiste et celui du « mal sournois de l’idéologie Charlie », Mgr Ravel apporte une nouvelle preuve du non-conformisme de sa pensée.