Parmi les colistiers possibles actuellement envisagés par Donald Trump pour briguer à ses côtés la vice-présidence des Etats-Unis, figure un outsider qui semble avoir de bonnes chances : le lieutenant général Michael Flynn. Focalisé sur les questions de sécurité nationale, militaire à la retraite, Flynn est aussi un Démocrate, est un homme aussi peu clair que Donald Trump sur les questions provie. Celui-ci a fait savoir mercredi dernier qu’il envisageait le plus sérieusement de prendre un général comme futur vice-président potentiel, soulignant que deux noms de militaires figuraient sur sa liste.
Qu’il soit d’ailleurs choisi finalement comme colistier non, Michael Flynn est en tout cas l’un des conseillers « informels » privilégiés du candidat à la Maison Blanche, notamment sur les questions relatives à l’Etat islamique, l’Iran et la défense. Il a participé à des briefings de Trump sur les affaires étrangères depuis l’automne dernier. Il est aussi l’un des militaires qui a nommément mis en cause l’administration américaine, et notamment celle de Obama qu’il accuse d’avoir délibérément refusé de « stopper l’émergence » de l’Etat islamique.
Le Démocrate Michael Flynn en rupture avec l’administration Obama
C’est pourquoi, d’ailleurs, en tant que responsable de la Defense Intelligence Agency de 2012 à 2014, Flynn s’est opposé de manière répétée au pouvoir avant que l’équipe Obama ne l’oblige à partir. Il a été depuis lors l’un des premiers soutiens de Donald Trump.
Mais en même temps il se définit comme Démocrate encarté : « Je suis aussi centriste que possible », a-t-il déclaré à Foreign Policy l’an dernier. La presse le voit comme un « faucon », hostile à l’accord nucléaire avec l’Iran et partisan d’une stratégie beaucoup plus agressive face à l’islamisme. Michael Flynn a également des liens d’amitié avec la Russie, avec laquelle il souhaite une meilleure coopération, notamment sur le plan militaire au Proche-Orient. Il a récemment dîné à la table de Vladimir Poutine lors d’un dîner officiel à Moscou.
D’extraction irlandaise, Flynn est catholique mais reste vague ou changeant à propos des questions sociétales.
Un militaire proche de la Russie possible colistier de Donald Trump
Dimanche, il a déclaré qu’il était favorable au « droit de choisir » en matière d’avortement, ajoutant que les questions telle la définition du mariage « ne sont pas de grands problèmes auxquels est confronté notre pays et qui entraîneront sa chute ». « Je crois que les femmes doivent pouvoir choisir… parce que ce sont elles qui vont décider d’élever cet enfant ou non », a-t-il précisé.
Depuis lors, et à la manière de Donald Trump qui n’hésite jamais à changer son fusil d’épaule, il a déclaré à la source conservatrice Fox News qu’il est un « Démocrate provie » qui a participé à des manifestations provie aux côtés de sa mère lorsqu’il était petit garçon – ce qui revient à peu près à ne rien dire.
Trump et Flynn, fluctuants sur les questions provie
Mais dans le même temps, il a vivement critiqué ceux qui se déterminent alors du vote sur ces questions-là : « Si les gens veulent décider de l’élection sur la question de l’avortement, ils devraient tout simplement rester chez eux », a-t-il déclaré à Jennifer Griffin de FoxNews.
Aux États-Unis, la question de l’avortement et du respect de la vie figure très haut parmi les préoccupations – et ne s’agit-il pas d’un « point non négociable », dont la prise en compte permet de déterminer l’orientation générale d’une politique : respecte-t-elle ou non l’exigence de base pour une société juste et équilibrée, qui se conforme à la loi naturelle ?
Au-delà de cette question, il y a aussi celle du flou politique qui serait créé par l’alliance d’un populiste et d’un socialiste (car c’est ainsi qu’il faut définir un Démocrate américain) présentée comme l’alternative à la socialiste de l’Establishment, Hillary Clinton.