Migrants : un Anversois père de 12 « bébés de séjour »

Migrants Anversois père 12 bébés séjour
 
C’est une nouvelle mode à Anvers. Pour les femmes clandestines en quête de titre de séjour, il existe aujourd’hui une « solution » qui prend de l’ampleur : se faire imprégner de manière à pouvoir donner naissance sur le territoire belge, et ainsi s’assurer l’obtention du fameux papier qui donne le droit de rester en Europe. Le nombre de ces « bébés de séjour », comme on les appelle chez les Flamands, atteint désormais 50, voire 100 par an. Et en Flandre justement, on vient de mettre la main sur un Anversois qui a « aidé » pas moins de 12 immigrées sans papiers à tomber enceintes. C’est une autre facette de la crise des migrants. Une autre manière de profiter des lois des pays européens, dont les migrants sont souvent parfaitement informés.
 
A l’obtention des papiers s’ajoute d’ailleurs l’aubaine des allocations pour l’enfance et autre aides aux mères isolées. C’est en étudiant le flux des allocations familiales que les autorités anversoises ont pu établir que ces 12 femmes imprégnées par un même homme ne vivent pas toutes dans cette ville.
 

12 bébés d’un même père pour assurer une carte de séjour à leur mère

 
Pour Fons Duchateau, du Centre public d’action sociale d’Anvers, par ailleurs membre du parti N-VA (Nouvelle Alliance flamande), le « père » détient une sorte de record dans un domaine d’action où les choses se passaient jusqu’ici plutôt dans l’autre sens : celui où le migrant illégal se débrouillait pour « faire un enfant » à une autochtone ou une immigrée en règle pour le reconnaître dès sa naissance et se faire attribuer de ce fait le précieux titre de séjour.
 
Selon Duchâteau, cette technique est utilisée jusque dans les prisons par des sans-papiers qui reçoivent des visites de femmes régulièrement présentes sur le sol flamand, en parvenant à les « féconder ». Il suffit ensuite de reconnaître l’enfant pour se faire régulariser… et disparaître dans la nature.
 
On peine à imaginer motif plus égoïste et plus inhumain pour un homme de procréer (mais hélas, tout laisse croire que notre folle époque en trouvera d’autres…). L’affaire a suscité l’intérêt des autorités publiques qui cherchent désormais des moyens de mettre fin à des procédés non seulement odieux à l’égard des enfants qui viennent ainsi à la vie mais qui favorisent aussi le contournement des lois et coûtent cher en allocations sociales.
 

A Anvers, les bébés sont instrumentalisés pour obtenir papiers et allocations

 
Ainsi le ministre fédéral de la justice, Koen Geens, travaille-t-il actuellement à un projet législatif permettant de décourager cette pratique.
 
Le centre public d’action sociale d’Anvers tente de son côté d’utiliser les textes existants pour imposer que les hommes soient obligés de prendre leurs responsabilités lorsqu’ils suscitent un enfant, le plus souvent chez une inconnue. « Dans le cas des femmes clandestines enceintes, nous essayons de récupérer les frais médicaux liés à la grossesse et à l’accouchement chez le père, et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour l’obliger à payer une pension alimentaire », explique le responsable.
 
Mais dans une société où la procréation est devenue simple affaire de choix, où la procréation médicalement assistée avec donneur est admise même au profit des couples de lesbiennes, où l’anonymat de la paternité est donc entré dans les mœurs, de telles démarches justes en soi se heurtent au mépris institutionnalisé de la vie et de la famille.
 

Anne Dolhein