Quinze migrants musulmans sont accusés d’avoir jeté des chrétiens à la mer après une rixe sur un bateau les transportant depuis la Libye. Arrêtés jeudi à leur arrivée en Sicile, ils sont maintenus en détention.
L’enquête sur le drame qui a coûté la vie à douze réfugiés chrétiens, jetés à la mer au motif de leur religion, a été ouverte par le parquet de Palerme. « L’enquête est encore au début. Nous avons encore beaucoup à travailler pour reconstruire exactement comment se sont déroulées les choses », explique à La Repubblica le procureur général de Palerme, Francesco Lo Voi, qui juge cet affrontement religieux « véritablement déroutant ». « Ce drame jette un nouvel éclairage sur ces phénomènes aussi parce que c’est la première fois que ça arrive », affirme-t-il…
Des migrants jetés à la mer par des musulmans
Mais les éclairages peuvent être plus ou moins lumineux. Ainsi, le directeur général de la Fondation Migrantes, Mgr Giancarlo Perego, évoque-t-il une « tragédie dans la tragédie ». « Nous sommes devant un drame qui résulte par-dessus tout du désespoir », affirme-t-il. Avant d’ajouter : « Dans ces bateaux ces pauvres gens, malheureusement, apportent, parfois, avec eux également les divisions et les misères présentes dans leurs pays. »
Mais quand le cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, s’exprime, cela devient heureusement un peu plus net. Il dénonce en effet « acte à condamner de manière absolue ». Avant d’ajouter : « Lorsque meurent des chrétiens, l’Europe donne l’impression d’être un peu fatiguée. »
« Je me souviens, continue le cardinal, que, lorsqu’il y a eu la tuerie à Charlie Hebdo, on a fait une grande manifestation à Paris avec un million de personnes, avec des chefs de gouvernement au premier rang. Cependant, lorsqu’il s’agit de chrétiens, on en parle plus ou moins. »
Parce que chrétiens
Voilà, au moins, qui est parler clair – même si le cardinal a manifestement été trompé sur le chiffre des manifestants à Paris.
Evoquant le drame, la police évoque un motif très clair qui est « la profession de foi chrétienne des victimes, au contraire de la foi musulmane des agresseurs ». Ceux-ci sont d’ailleurs poursuivis pour « homicide aggravé par la haine religieuse ». On notera que pas plus les autorités policières que les autorités judiciaires n’évoquent des extrémistes, mais simplement la « foi musulmane des agresseurs ».
Procès à suivre…