Le ralentissement des flux de migrants est un dossier prioritaire de l’année 2016, affirme l’Union européenne, alors que les Pays-Bas en prennent, en ce début d’année, la présidence tournante. Réunis à Amsterdam pour l’occasion, ses principaux responsables ont affirmé à ce propos que Bruxelles était « loin d’être satisfaite » de sa coopération avec la Turquie en la matière.
En déplacement à Amsterdam pour marquer le coup d’envoi de la présidence néerlandaise, les responsables de la Commission européenne ont dressé un bilan mitigé du plan d’action négocié avec la Turquie pour endiguer l’afflux de migrants vers les pays européens.
Alors que, en Allemagne notamment, certains responsables politiques sont dénoncés pour leur laxisme face aux violences de certains migrants qui ont émaillé le passage à la nouvelle année, le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, sans évoquer cependant cet aspect particulier, a déclaré : « Il est très clair que ces dernières semaines les chiffres sont restés relativement élevés, donc il reste encore beaucoup de travail. »
Bruxelles « loin d’être satisfaite » de la Turquie
« Il n’y a pas de temps à perdre. L’Europe est confrontée à une série de graves problèmes. La situation à nos frontières est compliquée et fragile », a déclaré pour sa part Mark Rutte, le premier ministre néerlandais. Une urgence donc qui va voir Frans Timmermans se rendre lundi à Ankara pour rencontrer de hauts responsables turcs et… faire le point. Après tout, Bruxelles a mis quelque trois milliards sur la table.
« Je pense que notre coopération avec la Turquie est positive, a néanmoins tenu à préciser le vice-président de la Commission européenne. Nous continuerons de discuter des façons d’améliorer l’efficacité de leurs opérations. Nous avons vus de premiers résultats qui sont encourageants, mais nous sommes loin d’être satisfaits. » Une manière, on le voit, de ménager la chèvre et le chou…
L’Union européenne ne sait plus que faire des migrants
« Le seul critère, a-t-il poursuivi, c’est que les chiffres diminuent. Nous nous sommes tous engagés, dans le cadre du plan d’action conjoint, à faire baisser de façon significative les chiffres. »
Les chiffres, comme dit l’autre, on leur fait dire ce qu’on veut. Les victimes diverses de violences attendent manifestement autre chose que d’être portées au rang des statistiques sur un coin de feuille papier…
Mais, apparemment, les autorités européennes n’ont que peu d’idées sur le sujet. Et aucun pouvoir. Le premier ministre des Pays-Bas a donc répété ce qui se dit depuis des mois, en lançant aux Européens un appel à faire preuve de « solidarité » dans la répartition de réfugiés entre Etats-membres, c’est-à-dire à mettre en place le fameux plan de « relocalisation ».
Une « relocalisation » sans efficacité
De fait, au 6 janvier, seuls 272 réfugiés ont été répartis depuis la Grèce et l’Italie vers d’autres Etats-membres, alors qu’ils sont censés en accueillir à terme 160.000…
Faut-il expliquer encore à Mark Rutte que, d’une part, et décidément, l’actualité n’est pas favorable à ce genre de « relocalisation » ; et que, d’autre part, si l’on discute, et surtout si l’on paye les Turcs pour que les migrants ne dépassent par leurs frontières, ce n’est pas pour les accueillir.