Donald Trump a choisi de jouer franc-jeu. En renvoyant Rex Tillerson du Département d’Etat et en nommant à sa place Mike Pompeo, directeur de la CIA, il écarte un homme qui perpétuait la diplomatie issue d’Obama pour placer un partisan de la voie nationale, ferme face à l’Iran et à la Corée du Nord, climato-sceptique opposé à l’Accord de Paris sur le climat, et pro-vie. Après avoir fait connaître sa décision, le président Trump a dit aux journalistes : « Je suis parvenu à un point où nous sommes très près d’avoir le cabinet et principaux postes tels que je les souhaitais ». Donald Trump se recentre sur ses fondamentaux nationaux.
Rex Tillerson plaidait pour le maintien de l’accord avec l’Iran et de l’Accord de Paris sur le climat
Le président américain éloigne petit à petit les dignitaires du régime qui prétendaient le contenir. La hausse des droits de douane s’était heurtée à de fortes objections en interne, entraînant le départ de son conseiller économique globaliste Gary Cohn. Rex Tillerson plaidait pour le maintien de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, pour le maintien des Etats-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat et a favorisé un traitement diplomatique de la question nord-coréenne au moment où Donald Trump lui reprochait de perdre son temps dans des négociations stériles.
Remplacer Rex Tillerson par Mike Pompeo accroît la probabilité d’une dénonciation par les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien. Il anticipe un probable durcissement face à la Corée du Nord alors que se prépare un face-à-face entre Donald Trump et le « petit homme-bombe » Kim Jong-un. De même que la hausse des droits de douane et la décision de rencontrer le dictateur nord-coréen ont été prises par le président sans avoir consulté l’establishment diplomatique, cette nomination est un signal supplémentaire envoyé à l’Amérique et au monde : Trump fera ce qu’il estime nécessaire pour protéger les intérêts américains et cela même si les diplomates n’apprécient pas. La principale exception aux critiques de Trump contre Rex Tillerson concernera la politique russe. Le départ du secrétaire d’Etat survient alors qu’il venait d’aller encore plus loin que le porte-parole de la Maison Blanche dans sa condamnation de la Russie au sujet de l’empoisonnement d’un ancien espion russe, Sergueï Skripal, et de sa fille Ioulia à Salisbury, en Angleterre.
Au Département d’Etat Mike Pompeo, climato-sceptique, soutiendra la politique de Trump sur l’énergie
Pour l’analyste James Delingpole, de Breitbart.com, la nomination de Mike Pompeo est riche « d’avancées très positives ». D’abord parce que, climato-sceptique, Pompeo soutiendra la politique de Trump sur l’énergie et le prétendu changement climatique d’origine anthropique. Représentant du Kansas, il siégeait à la commission de l’Energie à la Chambre et dénonçait la politique « disruptive » de Barak Obama : « Ce qu’il fait va faire exploser les coûts de l’énergie pour les gens, et ils ne pourront plus payer. Et ça ne résoudra en rien le plus gros problème de notre pays qui est celui du travail. Cette politique va mettre les gens au chômage, elle va pousser à la délocalisation des usines ».
Mike Pompeo dénonçait aussi le « désarmement économique unilatéral », véritable crime d’Obama contre son pays, comparable à celui perpétré par les élites françaises contre l’industrie hexagonale – sidérurgie, textile, charbon, automobile… « Les Etats-Unis se préparent à ajouter des charges à leurs entreprises, leurs PME et des consommateurs qui se demandent comment ils vont pouvoir chauffer leur maison », dénonçait-il. Il expliquait à ses détracteurs qu’évidemment « les entreprises ont grand intérêt par principe à réduire leur consommation énergétique ». Mike Pompeo avait dirigé une société pendant une quinzaine d’années, c’est un homme de terrain – pas un politicien de carrière. « On a des scientifiques qui disent un tas de choses différentes sur le climat. Certains prétendent que nous nous réchauffons, d’autres que nous nous refroidissons, d’autres qui disent que depuis 16 ans le climat est resté quasiment stable », raillait-il, alors qu’il s’opposait résolument à la « loi sur l’air propre » d’Obama. Il dénonçait aussi les subventions à fonds perdu des éoliennes dont le fonctionnement est perpétuellement sous perfusion, leur électricité étant beaucoup plus chère que d’autres sources.
Mike Pompeo, provie, défend la vie dès la conception jusqu’à la mort naturelle
Dernier point et non des moindres, Mike Pompeo est de longue date un avocat du droit à la vie pour l’enfant à naître et un opposant du programme homosexualiste. La position de Rex Tillerson sur l’avortement et le mariage homosexuel, elle, n’a jamais été claire : à l’époque où il en était membre, le directoire des Boy Scouts avait autorisé la promotion de chefs ouvertement homosexuels. Quand il était élu au Congrès, Mike Pompeo avait dit clairement que la vie commençait dès la conception de l’embryon et se terminait par la mort naturelle. Il avait co-signé la proposition dite Sanctity of Human Life Act et le chapitre X de l’Abortion Provider Prohibition Act qui voulait interdire tout financement fédéral des organismes avorteurs et du Planning familial. Il avait co-signé un projet de loi incluant l’enfant à naître dans les protections du 14e amendement qui garantit l’égale protection de toute personne se trouvant sur le territoire.
Sur les questions LGBT, Mike Pompeo a toujours soutenu une interprétation traditionnelle du mariage et dénoncé dans l’arrêt de la Cour suprême Obergefell v. Hodges (2015), qui autorise le mariage homosexuel, « un choquant abus de pouvoir », plaidant pour « la sacralité de la vie, la solidarité familiale et la solennité du mariage ». Mike Pompeo pourrait sur ce point imposer un tournant à la diplomatie américaine qui, depuis Obama, est la matrice de politiques nihilistes, dans le monde comme à l’ONU.