Cela ne s’était jamais produit depuis 1389 : le sang de saint Janvier s’est liquéfié en plein mois d’août, alors que le miracle se confine habituellement – lorsqu’il se produit – au 19 septembre, jour de la fête du saint patron de Naples, au samedi précédent le premier dimanche de mai, où l’on commémore le transfert des reliques du saint, et au 16 décembre, en mémoire de la protection de la ville par saint Janvier lors de l’éruption du Vésuve en 1631.

Pendant le miracle, la masse séchée de couleur rouge confinée au fond du reliquaire en verre devient du sang liquide qui en recouvre la totalité. Selon la tradition locale, si le miracle ne se produit pas, c’est le signe d’une catastrophe à venir pour la région. 

Le 25 août à 17 h 50, le miracle a été constaté alors que l’on sortait la relique pour l’exposer à la vénération des fidèles lors de l’ouverture de la semaine nationale liturgique qui s’est tenue pour la première fois à Naples du 25 au 28 août, sur le thème de l’espoir, d’une meilleure compréhension de la liturgie et de la participation des fidèles.

Le premier miracle de saint Janvier eut lieu en août 1389

C’est en août 1389 que la liquéfaction du sang de saint Janvier a été constatée pour la première fois. Une épidémie de peste frappait alors la ville de Naples. La population désespérée, pria saint Janvier, son saint patron, pour obtenir la guérison et la fin de l’épidémie par son intercession. Le saint avait répondu par le miracle de la liquéfaction de son sang, et la fiole reliquaire qui le contenait fut porté en procession par les rues de la ville. Dans la foulée, la peste avait subitement disparu.

Depuis lors, le miracle se produit le plus souvent tous les ans aux dates mentionnées plus haut, et il est très attendu par les Napolitains qui se pressent dans leur cathédrale pour y assister. Parfois il ne se produit pas ; on compte également des occurrences supplémentaires.

Si de nombreuses théories scientifiques l’entourent, aucune n’a pu expliquer le miracle à ce jour. Sa survenue à une date inhabituelle est évidemment considérée comme étant spécialement de bon augure.

Le miracle de saint Janvier et la sainte liturgie

Pour ce qui est de ce dernier miracle en date, il marque un événement qui a été honoré d’un message du pape Léon. Celui-ci a écrit :

« La 75e Semaine liturgique nationale, organisée par le Centre d’action liturgique en collaboration avec l’archidiocèse de Naples, m’offre l’occasion d’exprimer ma vive gratitude à tous ceux qui, dans l’Eglise italienne, s’efforcent d’animer la liturgie du peuple de Dieu, appelé, dans la diversité des tâches et des ministères, à louer le Seigneur. Le Pape a souhaité que ces journées favorisent une participation toujours plus active des fidèles à l’action liturgique de l’Eglise, suscitant une conscience renouvelée du caractère évangélisateur des célébrations sacrées. Que le symposium encourage la réflexion et élabore des lignes pastorales opérationnelles afin que les fidèles redécouvrent les églises comme des lieux de culte, où l’on célèbre la foi, où l’on rencontre le Seigneur présent et agissant dans les sacrements, où l’on vit la communion fraternelle. »

Beaucoup auront à cœur de prier pour le rétablissement du « droit de cité » de la messe traditionnelle, qui permet tout cela de manière prééminente : l’intercession de saint Janvier serait bienvenue face à la peste de l’abandon de la pratique religieuse !

Jeanne Smits