Pas plus que le cinéma, les concours de beauté ne rendent ni les femmes ni les hommes meilleurs mais mettent des paillettes sur l’habituelle faiblesse humaine. On s’en doutait, et l’autobiographie de Sylvie Tellier, qui fut elle-même Miss France avant de prendre la direction du concours le confirme. Elle déballe tout, vie privée et petits secrets de sa vie publique, dans Couronne et Préjugés. On apprend ainsi que des candidates s’ébattaient aux toilettes avec certains membres du jury : « Je ne donne pas de noms. Ça existait, on le savait. C’est humain. » Elle précise : « C’est arrivé avec de grands acteurs, de grands chanteurs, de grands réalisateurs. » Et elle explique : « Dans cette période #MeToo, on peut quand même le dire, le pouvoir de tous ces hommes grands, beaux, puissants, qui ont réussi, ça attire. Ça peut faire tourner la tête des Miss. » La référence à #MeToo est extraordinaire : comme si les candidates en question étaient victimes en l’espèce de porcs prédateurs qu’il s’agirait de balancer ! Si l’on regarde les choses sans prévention, il s’agit encore une fois de l’habituelle faiblesse humaine. Et si l’on cherche la petite bête, elles se livraient bonnement à une forme de prostitution clandestine.