La visite de Mohamed Ben Salmane à Paris divise la presse. Le prince est controversé : l’Arabie qu’il commence à gouverner a financé le terrorisme barbu, et l’islam rigoriste. Mais il est humaniste.
La controverse qui entoure Mohamed Ben Salmane est diverse. Il rouvre les cinémas et permet aux femmes de conduire mais il n’est pas blanc bleu côté droits de l’homme. A-t-il coupé tout subside aux barbus ? Nul ne le sait. Le sait-il lui-même ? Il gouverne par ukases et par la terreur. Sans doute met-il de l’ordre dans les finances de la famille royale, mais il fait flageller quelques princes à cet effet, avec toute la simplicité de l’arbitraire. Taisons le sort des immigrés dans le coin, nous parlons de choses sérieuses.
Mohamed Ben Salmane vecteur humaniste en terre d’islam
Le Royaume-Uni, puis les USA, se sont toujours appuyés sur l’Arabie saoudite et ses potentats wahhabites, pas seulement pour le pétrole ; cela régit tout l’équilibre de la région, cela fait pièce tant à l’Irak qu’à la Syrie et l’Iran, cela rassure Israël. Cela explique qu’on passe à Mohamed Ben Salmane ses habitudes de barbu et ses méthodes de barbu dans un pays de barbus. D’autant que ce noble fils du désert conserve quelques liquidités et entend ouvrir son pays aux investissements de l’après pétrole : un homme qui tient de l’argent dans une main et des contrats dans l’autre n’est jamais vraiment mauvais.
Pourtant l’empire du bien attend plus de lui. Sarkozy a installé la principale base militaire française de la région à Abou Dabi et prononcé en passant à Ryiad en 2008, devant le roi Fahd, le père de Mohammed Ben Salmane, un discours où il fixait aux « grandes religions », l’objectif de « civiliser la politique de globalisation » en se soumettant aux valeurs de la république « humaniste ».
Barbu et controversé localement, mais humaniste mondial
C’est le rôle que le mondialisme humaniste, maçonnique, a dévolu aujourd’hui à Mohammed Ben Salmane. Un article du Huffington Post le rappelle. Il est signé Nathalie Goulet, sénatrice UDI de l’Orne. La dame est atypique, elle a parfois des idées de bon sens, comme de supprimer les ambassadeurs thématiques, mais baigne dans le centrisme humaniste jusqu’au cou, pro-Otan, pro-Turquie, pro-Hollande, pro-Bayrou, etc. Elle rappelle les « défis » que rencontre Mohammed Ben Salmane, les femmes qui travaillent avec lui. Elle célèbre son action contre la corruption, le blanchiment d’argent, le terrorisme, sa collaboration avec toutes les organisations de l’internationale humaniste.
Elle le loue d’avoir interdit les dons en espèces, au profit des transactions bancaires traçables à tout moment : la fin du liquide et la surveillance des citoyens du monde par leur carte bancaire est l’une des priorités de l’humanisme. Il a aussi créé « un FBI saoudien, ETIDAL, véritable phénomène technologique, capable d’analyser des millions de messages/minutes et d’identifier l’origine des messages haineux ». Bref, il flique le net en bon humaniste. Alors, qu’il applique la charria avec la plus grande rigueur « relève du contexte local ». Le bon islam compatible avec l’humanisme maçonnique est en train de se dessiner.