La moitié des criminels étrangers en Suisse ont été l’objet d’ordres d’expulsion – effet de la nouvelle loi

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Au total, 54 % des 1 210 criminels sans passeport suisse reconnus coupables d’un crime en Suisse en 2017 ont reçu une ordonnance d’expulsion, selon de nouveaux chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS).
 
C’est la première fois que des statistiques officielles sur la nouvelle loi suisse permettant aux juges d’expulser des criminels étrangers sont disponibles. Cette loi, adoptée en 2016, était survenue à la suite d’une initiative populaire – proposée par le Parti populaire suisse (SVP) de droite – en 2010. En vertu d’icelle, les délinquants étrangers qui commettent des crimes graves pour la première fois peuvent être expulsés pour une période de cinq à quinze ans. Pour les délinquants en série, cette période peut aller jusqu’à 20 ans ou même une interdiction à vie.
 
Les statistiques publiées lundi montrent que seulement 10 % des ordres d’expulsion prononcés en 2017 concernaient des personnes ayant un permis de séjour B et C (à plus long terme). La grande majorité a été ordonnée contre des personnes ayant un permis de séjour temporaire, c’est-à-dire des demandeurs d’asile, des touristes ou des personnes illégalement dans le pays.
 
Dans les cas où des étrangers ont été condamnés à la prison, 80 % ont également reçu une ordonnance d’expulsion. 90 % d’entre eux avaient écopé de peines d’emprisonnement de six mois ou plus – signe qu’ils ne font pas dans la dentelle…
 
A l’origine, le libellé de l’initiative populaire en 2010 aurait dû permettre l’expulsion automatique de délinquants étrangers de Suisse. Mais la proposition a été édulcorée par les législateurs qui ont soutenu que l’initiative contrevenait aux traités internationaux sur les droits de l’homme… ben voyons.