Jacques Delors vient de mourir à l’âge de 98 ans. Après avoir été le collaborateur du gaulliste radical Chaban-Delmas quand celui-ci était Premier ministre de Georges Pompidou, il passa au socialisme déclaré, fut ministre de François Mitterrand avant de finir président de la Commission européenne – et refuser d’entrer dans la course à l’élection présidentielle. Il faisait partie de la gauche centriste et démocrate chrétienne, pétrie de bonnes intentions et de bien-pensance, qui a commis toutes les erreurs depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, complaisance pour le communisme, promotion de l’Etat providence et construction de l’Union européenne. On lui doit en propre l’élaboration de l’Acte Unique qui fut en 1986 à l’origine de l’Union européenne (à douze membres), d’où ont découlé les autres traités désastreux qui régissent aujourd’hui l’Europe occidentale. Hélas, son œuvre lui survivra. C’est à elle que s’adressa en 2005 le dissident soviétique Boukovski lorsqu’il s’exclama : « J’ai connu votre futur et ça n’a pas marché. » Et en effet, il est patent que l’Union européenne sous sa forme actuelle a des faux airs d’URSS bis. Comme quoi un bien brave homme peut contribuer à la fabrication d’un monstre totalitaire.