La COP21 est en deuil. Le grand ordonnateur des conférences sur le climat, depuis celle de Rio de Janeiro en 1992 à celle qui se tient à Paris en ce moment en passant par Kyoto en 1997, s’est éteint à l’âge de 86 ans. Maurice Strong, milliardaire canadien, diplomate et apparatchik onusien était modestement entré à l’ONU en 1947, organisme qui lui servirait à mettre au point son plan machiavélique de gouvernance globale. Il devait quitter les Nations unies pour travailler dans le domaine du pétrole, avant de revenir en 1972 pour y diriger le tout nouveau Programme des Nations unies pour le développement.
C’est lui, le grand promoteur de la dictature climatique de l’ère de l’après-Hitler et de l’après-Staline. Mao était son ami. C’est à Strong, principalement, que l’on doit l’« Agenda 21 » accepté par 179 nations : l’outil qui sonne l’hallali de la souveraineté des Etats, au nom de la sécurité environnementale globale. Il fait partie des fondateurs du GIEC.
Maurice Strong était de toutes les initiatives contre le réchauffement climatique, du GIEC à l’ONU
En 2005, Strong fait partie des hauts responsables éclaboussés par le scandale « pétrole contre nourriture » en Irak, un chèque de 1997 à son nom de près d’un million de dollars tiré sur une banque jordanienne alimentée par Saddam fait surface : le milliardaire est contraint de quitter l’ONU. Cela n’a pas empêché Christiana Figueres de lui rendre hommage à la COP21…
« Il n’est pas viable que la souveraineté soit exercée unilatéralement par des Etats-nations, quelle que soit leur puissance », disait-il ouvertement.
Non moins ouvertement, il annonçait la fin possible de « la démocratie des urnes » afin de « produire des Etats forts capables de prendre des décisions difficiles, particulièrement pour sauvegarder l’environnement global » – une idée que l’on retrouve dans Laudato si’ – et sa crainte de voir se développer les classes moyennes.
Mort d’un malthusien partisan de la gouvernance globale
« Le style de vie et le type de consommation de la classe moyenne affluente, comprenant une importante consommation de viande, l’utilisation d’énergies fossiles, d’électroménager, d’air conditionné tant à la maison qu’au travail, ainsi que l’habitat étendu en banlieue, se sont pas “soutenables”. Il va falloir une réorientation qui exigera un important renforcement du système multilatéral, Nations unies comprises », disait-il en tant que secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement en 1991.
Maurice Strong était également un malthusien convaincu. Son autobiographie, Where are we going ?, envisageait tranquillement en 2000 qu’à l’horizon de 2031, les deux tiers de l’humanité pourraient bien avoir été anéantis. Il qualifiait cela de « lueur d’espoir pour l’avenir de notre espèce et pour son potentiel de régénération ».