Allemagne : l’AFD et Pegida contre la mosquée d’Erfurt et l’islam

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Frauke Petry, présidente du parti AFD.

 
L’invasion de l’Allemagne par les migrants provoque une forte réaction populiste : l’AFD et Pegida, qui ont tous deux le vent en poupe, unissent leurs efforts contre l’islam, particulièrement en Thuringe, land de l’Est, contre une mosquée projetée à Erfurt.
 
Après les déclarations lénifiantes du coprésident de l’AFD Jörg Meuthen ces dernières semaines à la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l’autre coprésidente, Frauke Petri, plus radicale, reprend la main en s’attaquant bille en tête à l’islam. Mettant fin brutalement hier à une rencontre organisée avec le Conseil central des musulmans d’Allemagne, la direction de l’AFD (Alternativ für Deutschland) a estimé que le conseil n’arrivait pas à « renoncer à des croyances qui s’opposent à la constitution allemande ». Et Frauke Petri a ajouté que l’islam restait « collé au septième siècle ». En précisant bien qu’elle ne visait pas le terrorisme ni l’islamisme, mais bien la religion concrète de plus de quatre millions d’immigrés en Allemagne : « L’islam, tel que la majorité d’entre eux le pratiquent, n’appartient pas à l’Allemagne démocratique ».
 

A Erfurt, l’AFD se rapproche de PEGIDA contre la mosquée

 
C’est la conviction de plus en plus d’Allemands depuis la submersion de l’Europe par les migrants, et notamment depuis l’affaire de Cologne pour la Saint Sylvestre et cela entraîne un durcissement de la tactique de l’AFD. Jusque-là, l’AFD se gardait comme de la peste d’avoir des relations avec PEGIDA (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes, Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident), à cause des liens supposés de ceux-ci avec l’extrême droite. Désormais, sur l’affaire de la mosquée d’Erfurt, le leader local de l’AFD, Björn Höcke se reconnaît des « buts communs » avec eux.
 

La présence de l’islam en Allemagne est le problème

 
La communauté de l’Ahmadiyya, forme d’islam reconnue par la république fédérale et habilitée à lever l’impôt du culte sur ses membres, projette de construire une mosquée à Erfurt pour ses soixante-dix fidèles : l’AFD a déposé une loi pour s’y opposer. Les partis du système s’y opposant, estimant que « l’extrême droite joue sur les peurs », l’AFD a fait appel à PEGIDA pour manifester dans la rue. Höcke est déterminé : « L’AFD de Thuringe fera tout ce qui est légalement possible pour éviter la construction de ce bâtiment ».
 
De manière tout à fait classique, Aiman Maziek, le président du Conseil central des musulmans d’Allemagne, a estimé que la position de l’AFD lui rappelait « le passé sombre de l’Allemagne nazie ». Et les médias locaux ont trouvé un étudiant, nommé Roman Guschel, pour proclamer devant leurs micros : « J’ai plus peur de ces gens-là que des islamistes, car empêcher la construction d’une mosquée revient à interdire aux musulmans de s’intégrer dans notre société ».
 

Pauline Mille