Le Mot : Police des plaisanteries

Mot Police des plaisanteries
 

En anglais « banter police ». C’est la fonction que le projet de réforme de l’Equity Act de 2010 regardant les nouveaux droits de l’emploi au Royaume-Uni assigne aux propriétaires de pubs, ces bars typiquement britanniques, selon les tenants de la liberté d’expression. Voici ce dont il s’agit. Le gouvernement travailliste de Keir Starmer entend rendre légalement responsables les propriétaires de pubs de tout ce qui peut « offenser » leurs employés dans les propos tenus dans leur pub, par quelque « tierce partie » que ce soit, clients ou autres employés. Ces « offenses » peuvent toucher à toutes les « diversités » protégées, sexuelles, de genre, de religion, d’ethnie, etc. Toby Young, le secrétaire général de la FSU (Free speech Union, association pour la liberté d’expression) nomme ce projet « Charte des flocons de neiges », les flocons de neiges étant ces jeunes entièrement formatés par le politiquement correct qu’un rien « offense ». Les pubs étaient jusqu’à présent, malgré les taxes sur l’alcool et l’interdiction de fumer, l’un des derniers lieux qui tiennent uni le Royaume-Uni, parce que les Britanniques, souvent guindés la journée, s’y déboutonnent un peu le soir, plaisantent et disent ce qu’ils pensent. Si les patrons de pub se muent en surveillants de comptoir et en policiers des plaisanteries, les clients éviteront les pubs. Double bénéfice pour les puritains de l’arc-en-ciel : ils réprimeront à la fois l’alcoolisme et les pensées interdites.