Explosion criminelle dans une église, églises brûlées, fidèles assassinés… La violence anti-chrétienne (sans distinction de confessions) a repris son cycle meurtrier au Nigeria, et particulièrement dans le nord, sans que la communauté internationale paraisse s’en apercevoir. Une multiplication des attentats qui n’est, il est vrai, pas originale…
Le 5 juillet, un kamikaze s’est fait exploser dans un temple pentecôtiste de Postikum, dans l’Etat de Yobe, tuant cinq personnes personnes. « Parmi les victimes, figurent une femme et ses deux enfants, le pasteur et un autre fidèle », a précisé un policier.
Le Nigeria face à la multiplication des attentats
« Je l’ai vu marcher dans l’église sans éveiller aucun soupçon, rapporte un autre témoin. Cinq fidèles, trois femmes et deux hommes, étaient dans l’église quand le porteur de bombe est entré et ils sont tous morts. »
Depuis, plusieurs autres églises ont été brûlées, et de nombreux chrétiens tués.
Deux attentats suicides ont ainsi secoué la ville de Jos, dans l’Etat du Plateau, et un troisième a heureusement été déjoué par la police. « Il y a plus de cinquante morts. Les hôpitaux sont débordés. Les blessés sont assis par terre dans les couloirs. Les chrétiens sillonnent l’hôpital à la recherche de leurs proches dont ils n’ont pas de nouvelles », a raconté un témoin.
Cette violence, qui a fait au total plusieurs centaines de morts en quelques jours, porte un nom : Boko Haram, et le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, qui a pris ses fonctions le 29 mai dernier, s’est engagé à en finir avec l’insurrection armée islamiste « le plus rapidement possible ».
La violence terroriste de Boko Haram contre les chrétiens
« Les terroristes qui s’attaquent à nos lieux de culte ont délibérément déclaré la guerre à nos valeurs et doivent être combattus avec toute notre force et notre détermination », ajoute-t-il dans un communiqué de la présidence.
De son côté, l’armée nigériane estime avoir abattu plus de 600 combattants islamistes sur cette période ces dernières semaines. « Plus de 600 terroristes ont été tués au cours du dernier mois, tandis que les autres insurgés vivent une existence extrêmement difficile », affirme-t-elle dans un communiqué.
Malgré « les tactiques de guérilla consistant à utiliser des filles vulnérables ou de jeunes hommes pour des attentats-suicides sur des cibles faciles, nous veillons à ce que leurs combattants ne s’échappent pas à l’heure où ils continuent à être défaits par nos troupes », poursuit le communiqué.
La violence continue donc ; elle ne s’arrête pas parce que nos politiques, ceux de la communauté internationale, ont, un jour, élevé une protestation sans lendemain. L’écho s’en est tu depuis longtemps ; mais celui des armes et des violences demeure.
Il y a certes bien des motifs d’inquiétude chez nous, et à travers le monde. En outre, les politiques, dans leur ensemble ont toujours beaucoup de mal à dénoncer un terrorisme qui se revendique de l’islam. Et il ne s’agit, ces jours-ci, pratiquement – ou presque exclusivement – que de chrétiens.
Silence ! on tue…