L’affaire Nahel, manipulation d’Etat : le refus d’obtempérer tue… des policiers !

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Savez-vous quelle est la mission la plus dangereuse pour les policiers aujourd’hui ? Selon Grégory Joron, secrétaire général du syndicat Unité, interrogé sur RMC, « c’est de contrôler un véhicule » ! Pourquoi ? A cause des refus d’obtempérer. Aujourd’hui en France il y en a de plus en plus, exactement un toutes les 17 minutes. Et le refus d’obtempérer tue. Des quidams, heurtés de plein fouet par les voitures en fuite. Ou des policiers et des gendarmes. Par exemple, au début de cette semaine, à Clamart, un adolescent de 14 ans refusant d’obtempérer à un contrôle de police a tamponné une voiture, tuant le conducteur. Dans la nuit du 31 mai au 1er juin à Abbeville, un « jeune » de 22 ans, refusant de se soumettre au contrôle, blessait en s’enfuyant trois policiers dont un gravement. Un autre, le lendemain à Toulouse, traînait le policier sur plusieurs mètres. Voilà qui permet de considérer autrement l’affaire Nahel, ce jeune abattu le 27 juin 2023 pour un refus d’obtempérer répété, qui avait mené, par la manipulation de l’opinion, à des manifestations contre « les violences policières » et finalement à des émeutes de banlieue extrêmement violentes et coûteuses qui avaient manifesté le recul de l’Etat : il est clair que la parole des policiers doit être écoutée et celle de la racaille mise en doute.

 

Le refus d’obtempérer (3/4 de jeunes) tue des policiers

Les cas cités plus haut ne sont pas des cas isolés. Le 26 mai à Mouchin dans les Hauts-de-France trois gendarmes étaient ainsi blessés dans un refus d’obtempérer, tandis qu’à Marseille un policier l’était par « un individu très défavorablement connu des services de police ». Cette dernière précision se vérifie souvent. Un rapport sénatorial montre une hausse du délit de refus d’obtempérer de 28 % entre 2015 et 2020. Ce qui est plus inquiétant est la hausse concomitante du refus d’obtempérer aggravé, c’est à dire, selon la définition légale, celui qui met en danger la vie d’autrui. Sa proportion, parmi les refus d’obtempérer, est passé de 16 % en 2016 à 21 % en 2023. Soit plus d’un sur cinq. Il y a eu en somme plus de 5.200 conducteurs qui, par leur refus d’obtempérer à un contrôle de police, ont pris la fuite et mis la vie d’autrui en danger. Et les statistiques disent très bien qui sont ces conducteurs : à 97 % des hommes, et à 75 % des jeunes de 14 à 29 ans. Les 45 à 59 ans sont 4 %, les plus de 60 ans 1 % et les moins de 14 ans, 2 %.

 

Ce qu’ont vécu les policiers avec Nahel

Voilà qui explique le souci actuel des forces de l’ordre et donne du poids, dans l’affaire Nahel, à la version des faits soutenue par l’auteur du tir mortel, le policier Florian M., 38 ans, formé à l’Ecole nationale de police de Sens, ancien militaire ayant opéré en Afghanistan : c’est un professionnel qui connaît à la fois le danger que représentent les délinquants qui refusent d’obtempérer et qui sait quand et comment utiliser une arme. Son récit coïncide d’ailleurs largement avec l’opinion du procureur général de la République de Nanterre, Pascal Proche. Florian M. et un collègue prennent en chasse vers 7 heures 55 une Mercédès classe A immatriculée en Pologne qui fonce sur une voie de bus, et lui font signe de s’arrêter, par avertisseurs sonores et lumineux. A un feu rouge, ils l’invitent à stationner sur le bas-côté, mais la voiture grille le feu rouge. Suit une course poursuite qui dure plus de vingt minutes, au cours de laquelle le conducteur, fonçant sur un passage piéton, met en danger un cycliste et un piéton. Après 8 heures 16, un embouteillage force le chauffard à s’arrêter. Les policiers mettent pied à terre et lui ordonnent d’ouvrir sa vitre. Deux passagers sont à bord. Comme la loi les y autorise en raison du danger que représentent les jeunes hommes qui refusent d’obtempérer, ils pointent leurs armes sur lui pour lui demander de couper le contact mais lui, au contraire, redémarre. Florian M. tire et la Mercédès vient s’encastrer dans du mobilier urbain. Pendant que l’un des passagers s’enfuit, Florian M. prodigue les premiers secours au conducteur sans permis, qui s’appelle Nahel Merzouk, 17 ans, dont le nom figure au fichier des antécédents judiciaires, et dont le décès est constaté à 9 heures un quart. Sur ces faits, tout le monde est d’accord.

 

L’enquête le prouve : les policiers ont fait leur travail pour Nahel

La première version prêtée aux policiers était que Nahel Merzouk, en redémarrant, mettait la vie de Florian M. en danger et que celui-ci aurait tiré en état de légitime défense. Une vidéo virale sur internet montre que les policiers se plaçaient sur le côté de la Mercédès. Des témoignages, assez confus mais assez concordants, des deux passagers imputent des coups de crosse de revolver aux policiers et affirment que Nahel n’aurait pas refusé d’obtempérer mais aurait, dans son affolement, lâché la pédale de frein. On parle aussi de « tir à bout portant dans la tête ». C’est pourquoi le procureur de la république a ouvert une information judiciaire pour « homicide volontaire par une personne dépositaire de l’autorité publique ». Florian M. est maintenu en détention provisoire, au mépris des règles ordinaires. Il sera toutefois libéré, après trois demandes, en novembre 2023. Et le cinq mai 2024, une reconstitution longue et minutieuse des faits, c’est à dire des 25 secondes où les policiers descendent de moto et le tir, montre qu’en fait en redémarrant Nahel a bien mis la vie de Florian M. en danger, coincé qu’il était par le trottoir et le mur (le prévenu n’a jamais prétendu être devant le véhicule). En outre, et surtout, l’autopsie est formelle, il n’y a pas eu de tir dans la tête à bout portant, mais une balle, et une seule, est entrée dans le bras, et par un malheureux hasard, a traversé le thorax. La qualification d’homicide volontaire est donc aberrante et devrait déboucher sur un non-lieu.

 

Une manipulation d’Etat qui touche l’international

Pourtant, cette affaire, qui illustre un fait sociologique documenté, le refus d’obtempérer croissant chez les jeunes, majoritairement impunis, qui fait peser une menace sur la sécurité, va être l’objet d’un psychodrame national pour en inverser le sens. Comme l’écrit naïvement (?) Wikipédia, elle a « relancé le débat sur les violences policières, la question du racisme au sein de la police française et son usage des armes à feu ». La victime, Nahel Merzouk, est présentée comme un gentil livreur de pizzas amateur de foot : elle avait quand même été arrêtée deux fois pour refus d’obtempérer et usage des stupéfiants et mise en garde à vue. Emmanuel Macron a jugé « inexplicable » et « inexcusable » sa mort, l’Assemblée nationale a observé une minute de silence, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a jugé la scène d’interpellation « extrêmement choquante » et Elisabeth Borne, alors Premier ministre, a estimé qu’elle n’était « manifestement pas conforme aux règles d’engagement de nos forces de l’ordre ». Le gouvernement algérien a dit sa « consternation » devant la « disparition brutale et tragique du jeune Nahel », le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a appelé la France à se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre. Le tout, bien sûr, avant enquête.

 

Les émeutes après Nahel abaissent l’Etat et ruinent la France

Une marche blanche est organisée à la demande de la mère de Nahel le 29 juin 2023, en présence de l’agitatrice Assa Traoré. Des échauffourées ont lieu à la fin, amplifiant de violentes émeutes urbaines qui avaient commencé dès le 27 juin par de « simples » incendies de voitures, poubelles et maisons de quartier en banlieue avant de s’étendre le 28 à Paris, Toulouse, Laval, Amiens Saint-Etienne, Dijon, Lyon, Strasbourg, Clermont-Ferrand, le Havre. A partir du 29, c’est toute la France qui est touchée, par des émeutiers se déplaçant très rapidement grâce aux réseaux sociaux et partout, y compris les petites villes : tout est attaqué, brûlé, commissariats, mais aussi simples boutiques, bars tabac, pharmacies. Et bientôt les mairies. Les choses commenceront à se calmer le 3 juillet mais durent jusqu’au 5. Selon le ministère de l’Intérieur, il y aurait eu quelque dix mille émeutiers, selon le Sénat cinquante mille, cent selon ancien directeur général de la sécurité extérieure, Pierre Brochand. Un tiers des interpellés est mineur. Moins de huit pour cent des émeutiers « invoquent l’émotion provoquée par la mort de Nahel Merzouk comme la motivation de leur passage à l’acte ». Ce qu’ils entendaient détruire, c’est l’Etat. Leur ennemi, c’était la France. La manipulation autour de l’affaire Nahel a été l’occasion d’agir.

 

La Turquie et l’Iran officialisent la manipulation

Deux réactions internationales sont intéressantes à cet égard. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, demandait le 2 juillet au gouvernement français de « prêter attention aux demandes des manifestants » et de « mettre fin à la violence contre son peuple ». Quant au président turc Recep Tayyip Erdogan, il a imputé le 4 juillet les émeutes au « passé colonial » et au « racisme institutionnel » en France. De telles leçons sont précieuses pour qui cherche à comprendre comment un processus révolutionnaire inverse la réalité au profit de la révolution qui répand l’insécurité en France. Plus de quatre mille jeunes délinquants ou criminels refusent de reconnaître, en la personne des policiers, la loi française, et tuent pour cela aussi bien des passants que des membres des forces de l’ordre, et l’on parle à ce sujet de violences policières et de racisme d’Etat : c’est plus que de la folie, c’est un mensonge mortel.

 

Pauline Mille