L’interdiction des sacs plastiques ne sauvera pas la planète, on en a désormais une preuve supplémentaire… Au New Jersey, une étude serrée de l’effet de la mesure prise par les Démocrates au pouvoir révèle que celle-ci a abouti au quasi triplement de la consommation de plastique pour les sacs de courses. C’est ce qu’affirme la société d’enquêtes Freedonia Custom Research (FCR) de MarketResearch.com. Exemple parfait des effets pervers de l’interventionnisme de l’Etat dans la vie de tous les jours…
L’interdiction de distribuer des sacs plastiques à usage unique a été mise en place en mai 2022, s’imposant aux détaillants et commerces alimentaires d’une certaine importance qui ont dû mettre en vente des sacs réutilisables et échangeables en plastique polypropylène tissé ou non tissé. Mais le chaland moyen du New Jersey n’a pas apprécié, et se plaint plutôt de voir les dits cabas s’accumuler chez eux, à force d’en racheter ou de voir leurs commandes de courses livrées dans des sacs réutilisables neufs. Beaucoup finissent à la cave.
D’autres clients ne les conservent pas, préférant les jeter au fur et à mesure.
La consommation de plastique a triplé avec l’arrivée des sacs réutilisables
Quoi qu’il en soit, avant l’interdiction, les habitants du New Jersey utilisaient environ 24 millions de kilogrammes de plastique par an, contre plus de 68 millions actuellement. Le calcul est simple : il faut 15 fois plus de plastique pour fabriquer un sac réutilisable qu’un sac à usage unique, mais on ne les utilise pas 15 fois plus souvent dans cet Etat américain, mais à peine deux ou trois fois en moyenne.
Quant aux sacs à usage unique, ils ne l’étaient pas vraiment, servant plusieurs fois à transporter d’autres objets ou récupérés comme sacs poubelle… Leur disparition contraint le bon citoyen à acheter des sacs poubelle du commerce, ce qui double la dépense pour le client et entraîne la fabrication, le transport, l’emballage d’encore plus de sacs.
Pour Selwyn Duke de The New American, cette mesure qui visiblement s’est retournée contre elle-même n’est pas près, pour autant, d’être abandonnée. Tout simplement parce qu’elle tourne à l’avantage financier des détaillants : il cite l’exemple d’un détaillant qui en a tiré la coquette somme de 200.000 dollars en ventes sur douze mois.
Reste la question du plastique que l’on retrouve dans les océans. Mais sont-ce nos sacs de courses qui ont créé le problème ?
Le manque d’éducation fournit une partie de la réponse. Pourquoi, sinon, trouve-t-on des étendues de sacs et autres objets en plastique flottant à la surface de certains fleuves et rivières ?
La consommation de sacs plastique n’est pas ce qui pollue les océans
Le vrai problème est ailleurs, pourtant, souligne Selwyn Duke.
• La plus grande partie des déchets plastiques trouvent leur origine dans cinq nations asiatiques, la Chine étant à elle seule responsable de 28 % du total.
• Environ 46 % des déchets plastiques présents dans l’Océan sont constitués par des filets de pêche abandonnés.
• 95 % du plastique dont nous croyons qu’il sera recyclé ne le sera pas en réalité.
• Le plastique qu’on jette à la poubelle n’atteint jamais les voies d’eau : il se retrouve dans des décharges ou des sites d’enfouissement.
L’environnement a bien plus à attendre du développement de nouvelles matières, de l’innovation technologique, donc : ainsi ce bio-plastique d’origine végétale et biodégradable en quelques mois dans un compost domestique inventé par Plantswitch, qui offre les mêmes performances de plasticité, et surtout de résistance (essayez donc de transporter deux kilos de pommes dans un sac biodégradable distribué aujourd’hui au rayon légumes de votre supermarché !) que le plastique d’origine pétrolière.
Mais ce n’est pas une loi « pour la planète » qui a conduit à l’élaboration d’un tel produit : c’est l’ingéniosité humaine et l’esprit d’entreprise !