NKM contre Vincent Debraize :
la manipulation continue

NKM Vincent Debraize Manipulation Continue
 
Le tribunal correctionnel de Paris entendait mardi NKM et Vincent Debraize, maire sans étiquette de Champignolles dans l’Eure, qu’elle accuse de l’avoir frappée le 15 juin lors d’un tractage électoral. La manipulation, que nous avions démontée dès le 16 juin, continue.
 
On se souvient des faits établis : sur la foi de quelques photos et de témoignages confus, les médias affirmaient le quinze juin que NKM, candidate en perdition aux élections législatives, avait été l’objet d’une « agression violente » sur un marché du cinquième arrondissement de Paris. Aussitôt la classe médiatique toutes tendances confondues exprimait une condamnation vertueuse de l’agresseur et le battage fut tel que NKM faillit refaire son retard au second tour.
 

La victime NKM contre le bourreau Vincent Debraize

 
Mais des questions restaient sans réponse. Si agression il y avait eu, pourquoi l’équipe de NKM n’en avait-elle pas neutralisé l’auteur ? Et surtout, pourquoi les deux journalistes emmenés par NKM dans son tractage, dont l’un « mitraillait » sans cesse la candidate, n’ont-ils donné aucune photo du coup présumé, ni d’ailleurs de la chute prétendument consécutive ? Ces questions n’ont pas trouvé de réponse à l’audience. Ce qui apparaît seulement, c’est que la manipulation continue, à la simple lecture du compte rendu donné par Le Monde.
 
La façon dont notre confrère plante le décor en donne le ton : « A droite du prétoire, un solide gaillard de 55 ans, en blazer bleu marine, à gauche une frêle silhouette, robe bleu nuit, blottie sur son banc ». La victime et le bourreau. Le reste est à l’avenant. Par exemple, Vincent Debraize aurait traité NKM de « bobo de merde », selon « plusieurs témoins » : la phrase du Monde, telle qu’elle est tournée, suggère, si on lit vite, que plusieurs témoins confirment aussi que Vincent Debraize aurait giflé NKM en lui « donnant un coup au thorax », alors que ce n’est pas le cas.
 

La manipulation continue en l’absence de preuves

 
Au reste, chacune des parties a donné sa version des faits. A celle de NKM, Vincent Debraize a opposé la sienne. La candidate lui aurait dit « très lentement et très distinctement : dégage connard ». A ce stade, c’est parole contre parole. Parole contre parole aussi quant au coup éventuel. NKM affirme : « Je tiens biens sur mes jambes, je ne tombe pas comme ça » (pourtant, les Inrockuptibles ont invoqué la chaleur, d’autres un éventuel régime amaigrissant, que l’on sait débilitant). Vincent Debraize ni tout coup : « A aucun moment je n’ai touché » NKM. Son avocat note que les photos prises par l’AFP « ne viennent en rien contredire » sa version. C’est là, quant aux faits, l’important : s’il y avait eu coup, étant donné la présence du photographe professionnel, il y en aurait la preuve photographique.
 

La manipulation de NKM risque de déconsidérer la justice

 
Mais c’est là qu’intervient le procureur général, chargé, faute de preuve, de nourrir la manipulation. Voici son extraordinaire argumentation : « Quand bien même il n’y a pas eu coup porté, la violence peut être établie dès lors que la victime s’est sentie visée par un geste pouvant provoquer une émotion sérieuse ». En d’autres termes, c’est le ressenti de NKM qui ferait l’agression violente ! Qu’un magistrat puisse se livrer à pareille pitrerie inquiète. Moins toutefois que la peine requise : quatre mois de prison avec sursis. Les innombrables vols, casses, trafics, qui demeurent sans sanction judiciaires aucune en paraissent d’autant plus odieux. Il faut vraiment refonder l’échelle des peines en France, et que le parquet fasse preuve de sérieux, faute de quoi notre justice, déjà discréditée, deviendra carrément odieuse aux citoyens normaux, ce qui signifierait la fin de l’Etat.
 

Pauline Mille